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UE - Turquie : les expulsions collectives de migrants sont illégales, selon l'ONU

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad al-Hussein, a appelé L'UE à inclure des mesures plus humaines dans l'accord en gestation avec la Turquie, qui propose de reprendre les migrants arrivés en Europe.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme s'est alarmé, jeudi 10 mars, des expulsions collectives de migrants figurant dans le projet d'accord entre Ankara et l'Union européenne (UE). Un texte qui prévoit notamment de renvoyer les demandeurs d'asile syriens vers la Turquie.

"L'ébauche d'accord entre l'Union européenne et la Turquie soulève un certain nombre de graves inquiétudes [...] Je suis notamment préoccupé par les possibles expulsions collectives et arbitraires, qui sont illégales", a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein, devant le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies à Genève. "Les restrictions aux frontières" qui ne prennent pas en considération le parcours de chaque individu "violent le droit international et européen", a-t-il insisté.

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UE - Turquie : les expulsions collectives de migrants sont illégales, selon l'ONU

"Aujourd'hui, en violation des principes fondamentaux de la solidarité, de la dignité humaine et des droits de l'Homme, la course visant à repousser ces personnes s'accélère", a déploré Zeid Ra'ad Al Hussein, tout en soulignant "la générosité" avec laquelle l'Allemagne a accueilli environ un million de migrants l'an passé, et les "efforts" de la Grèce, en 2015, pour éviter qu'ils soient détenus ou refoulés.

Une plaidoirie pour des mesures "plus humaines"

Il a également indiqué qu'il comptait discuter de ces questions avec les responsables européens lors de sa visite à Bruxelles au début de la semaine prochaine, avant le sommet européen des 17 et 18 mars. En amont de cette rencontre, il a d'ores et déjà appelé l'UE à "adopter une série de mesures bien plus respectueuses du droit et plus humaines", alors que les ministres de l'Intérieur des pays de l'UE se réunissent jeudi à Bruxelles. "Tout renvoi de personne doit se faire en conformité avec les droits internationaux de la personne humaine", a-t-il estimé.

>> À revoir sur France 24 : Crise des migrants : esprit européen es-tu là ?

L'ébauche d'accord sur les réfugiés entre Ankara et l'UE s’était déjà attirée des critiques de l’ONU mardi. Le volet le plus spectaculaire de ce projet, contesté par les ONG et qui ne fait pas l'unanimité parmi les 28, verrait Ankara accepter la réadmission de tous les migrants arrivés clandestinement, via son territoire, en Grèce, y compris les Syriens qui fuient la guerre dans leur pays.

En échange, les Européens s'engageraient, pour chaque Syrien renvoyé, à transférer un réfugié syrien depuis la Turquie vers le territoire de l'UE. Ce principe du "un pour un" est présenté comme un moyen de dissuader les migrants de tenter la périlleuse traversée vers les îles grecques de la mer Égée et d'en finir avec les réseaux de passeurs.

Avec AFP et Reuters