Majoritaire au Parlement, le parti d'Aung San Suu Kyi a désigné comme candidat à la présidence Htin Kyaw, professeur d'université de 69 ans et ancien chauffeur du Prix Nobel de la paix.
La Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi, a proposé, jeudi 10 mars, que l'ancien chauffeur de l'opposante prenne la présidence en Birmanie. La lauréate du prix Nobel de la paix 1991 ne pouvant accéder à la magistrature suprême, en raison d'un article de la Constitution héritée de la junte, il était prévu que l'un de ses proches soit désigné comme candidat.
Il s’agit donc de Htin Kyaw, professeur d'université de 69 ans et ami d'enfance d'Aung San Suu Kyi dont il a été le chauffeur par le passé. Fils d'un écrivain birman célèbre, cet économiste n'a adhéré à la LND qu'il y a deux mois.
it"C'est l'un des hommes du premier cercle d'Aung Saan Suu Kyi, un intellectuel qui a toute légitimité pour occuper la présidence, rapporte Cyril Payen, correspondant de France 24 dans la région. Mais il a surtout été choisi pour sa capacité à prendre les ordres puisque, et cela ne fait aucun doute, Aung Sang Suu Kyi est déterminée à présider aux destinées du pays et sera, selon ses prorpes termes, au-dessus du président."
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La formation d'Aung San Suu Kyi a remporté près de 80 % des sièges parlementaires lors des législatives du 8 novembre, mais la Constitution lui interdit de briguer la présidence car ses enfants ne sont pas de nationalité birmane. Majoritaire au sein des deux chambres du Parlement, malgré la présence d'un quart de députés militaires non élus, la LND est certaine de pouvoir placer son candidat, qui doit remplacer l'actuel président Thein Sein, dont le mandat s'achève le 1er avril.
En l'absence depuis des mois de toute indication de la Dame de Rangoun, enfermée dans un silence propice aux spéculations concernant l’identité du candidat de la LND, les rumeurs les plus diverses ont circulé, évoquant le médecin d'Aung San Suu Kyi ou son assistante.
Le fait qu'Aung San Suu Kyi n'ait pas pu se présenter elle-même témoigne du "climat délétère et exécrable des relations entre elle et l'armée. Depuis la victoire de son parti, l'opposante a essayé d'obtenir que la Constitition soit amendée afin de pouvoir briguer la présidence. En vain. "Cela augure assez mal de ce qui va se passer dans l'avenir politique birman", explique Cyril Payen.