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Au moins quatre mineurs tués dans un accident

Un rejet de gaz survenu dans une mine de charbon, à Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, a provoqué la mort de quatre mineurs au moins. Une cinquantaine travaillaient sur la zone où l'accident s'est produit. Neuf sont encore portés disparus.

AFP - Au moins quatre mineurs ont été tués et neuf autres étaient portés disparus lundi après un accident survenu dans une mine de charbon à Donetsk (est de l'Ukraine) où des proches angoissés attendaient anxieusement des nouvelles des mineurs piégés au fond du puits.

Sur un total de 51 personnes travaillant dans la zone accidentée, "38 ont pu remonter à la surface", a indiqué à l'AFP la porte-parole du Comité d'Etat pour la protection du travail Marina Nikitina.

"Quatre corps sans vie ont été découverts, les recherches de neuf disparus se poursuivent", a déclaré pour sa part un vice-ministre ukrainien de l'Industrie houillère, Iouri Griadouchtchiï, cité par l'agence Ria-Novosti, à la chaîne ukrainienne Kanal 5.

L'accident, qui n'est pas dû à une explosion, a été provoqué par un rejet de gaz mêlé de charbon. Il s'est produit à 10H15 locales (07H15 GMT) à la mine Skotchinski, à 1.300 mètres de profondeur.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des travaux à l'explosif avaient eu lieu dans la mine, a par ailleurs rapporté l'agence Interfax.

Suite à l'accident, tous les travaux miniers ont été suspendus à Skotchinski, selon Mme Nikitina.

"Des travaux pour ventiler le puits et y réduire la présence de méthane sont en cours", a indiqué le directeur de la mine, Valéri Miminochvili, à la presse.

"J'espère qu'on réussira à retirer les décombres et à aérer la mine en 24-36 heures", a-t-il ajouté.

Une trentaine de proches de mineurs continuaient d'attendre près de la sortie du puits des nouvelles de leurs pères, amis ou fils. Malgré leurs efforts, des sanglots leur échappaient par intervalles.

Pris au dépourvu par la nouvelle de l'accident, certains sont arrivés comme ils étaient, en pantoufles ou robes de chambre. Une jeune fille s'est même présentée pieds nus.

"Mon mari, Sacha, est là-bas. Ca ne fait qu'une semaine qu'il a été embauché à Skotchinski. On était tellement content, c'est une mine solide où les gens sont bien payés", raconte Lina, une jeune femme de 24 ans venue avec sa belle-mère.

"On ne sait pas quoi penser, qu'ils nous disent au moins quelque chose", dit-elle d'un ton suppliant.

"Je ne peux même pas pleurer pour ne pas lui faire perdre le moral", confie-t-elle à voix basse à propos de sa belle-mère. "Tout ira bien, ne vous inquiétez pas", lui dit-elle rapidement.

Une commission gouvernementale a été créée pour enquêter sur les causes de l'accident. Elle sera dirigée par le ministre de l'Industrie houillère, Viktor Poltavets, attendu sur les lieux de la tragédie, selon l'administration de la mine.

Sous-financées et dotées d'équipements souvent vétustes, les mines ukrainiennes, concentrées essentiellement dans l'est du pays, sont régulièrement le théâtre d'accidents mortels.

La mine Skotchinski, considérée comme l'une des plus dangereuses d'Ukraine en raison d'une forte concentration de méthane, a déjà connu plusieurs incidents meurtriers. Le plus grave avait fait 63 morts et 51 blessés en avril 2004.

Ouverte en 1975 et contrôlée par l'Etat, elle emploie environ 3.000 personnes payés en moyenne 4.000 hryvnias (à peine plus de 500 dollars) par mois et produit jusqu'à 1.700 tonnes de charbon par jour, selon son directeur.

Les réserves de charbon disponibles à Skotchinski sont estimées à 100 millions de tonnes et la longueur totale de ses galeries atteint une centaine de kilomètres, selon Mme Nikitina.

Tags: Décès, Ukraine,