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Dans une tribune publiée mardi à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, des féministes françaises soulignent les inégalités hommes-femmes contenues dans le projet de loi El Khomri sur la réforme du code du travail.

Un collectif de militantes féministes s’est attaqué au projet de loi El Khomri sur la réforme du code du travail mardi 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Dans une tribune parue dans le quotidien "Le Monde", plusieurs personnalités dont Claire Serre-Combe, présidente de l’association "Osez le féminisme", des universitaires et des syndicalistes, ont accusé le texte de loi de nuire à l’égalité des sexes. À l'appel du Collectif national pour les droits des femmes, signataire de cette pétition, plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés mardi devant le siège du Medef.

Les femmes sont "les premières touchées par le chômage, la précarité, les inégalités de salaire, de retraite et le temps partiel subi", a expliqué Suzy Rojtman, porte-parole du Collectif pour les droits des femmes, l’un des signataires de la tribune.

Peur d’une précarisation des femmes

Le préambule de l’avant projet de loi rappelle bien que "le principe d’égalité (entre les femmes et les hommes) s’applique dans l’entreprise", admettent les féministes dans leur tribune, mais elles craignent que l’intention reste à l’état de "déclaration de principe".

Le texte, qui prévoit de faire primer les accords d’entreprises sur la loi serait "nuisible à la lutte pour l’égalité professionnelle qui n’a avancé qu’imposée par la loi et sous la pressions des luttes féministes", soutient le collectif de militantes.

"Beaucoup sont salariées de petites entreprises, dans le commerce, où les syndicats sont moins implantés", souligne Suzy Rojtman au sujet des femmes. "Ce sont elles aussi qui subiraient le plus durement les conséquences de la réforme du code du travail".

Les tâches ménagères, freins à la flexibilité au travail

"Le temps de travail est le premier facteur discriminant pour les femmes qui effectuent toujours 80 % des tâches ménagères" rappellent les féministes dans leur texte. D’après un rapport annuel émis par le ministère des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, en France, en 2014 près de 43 % des femmes qui ont 3 enfants ou plus travaillent à temps partiel contre seulement 6 % des hommes qui se trouvent dans une même situation familiale.

Les auteures de la tribune contre le projet de loi El Khomri s’inquiètent de voir les femmes subir davantage d’inégalité voire de discriminations puisque le projet de loi prévoit d’augmenter les durées maximales de travail, notamment pour les cadres. "Celles qui ne pourront pas s’adapter, les modalité de licenciement sont facilitées" notent les militantes féministes.

Toujours d’après les chiffres du ministère des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, en 2012 une femme gagne 19 % de moins qu’un homme avec un écart qui se creuse très nettement dans certains secteurs comme celui de la Finance et des assurances où un salarié de sexe féminin touchera en moyenne 39 % de moins que son collègue masculin.

Une manifestation rassemblant organisations féministes et syndicales est également prévue mardi soir à Paris.

Avec AFP