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Quelques heures après son amie Louisa, Israé, une lycéenne "radicalisée" soupçonnée de vouloir rejoindre la Syrie, est elle aussi rentrée dans sa famille.
Israé, la deuxième lycéenne soupçonnée de vouloir rejoindre les rangs du groupe État islamique en Syrie, est à son tour rentrée dans sa famille dimanche 6 mars peu avant minuit. "Je vous confirme qu'elle est rentrée ce soir", a indiqué le parquet d'Annecy, sans plus de précisions.
Louisa, 15 ans, sa camarade de fugue avait regagné le domicile familial dimanche dans l'après-midi après avoir entendu l'appel éploré de sa mère à la télévision.
La gendarmerie avait lancé samedi un avis de recherches pour Louisa B., 16 ans, et sa camarade, Israé A., 15 ans. Selon les gendarmes, alertés vendredi soir, ces deux pensionnaires d'un lycée professionnel de Seynod, près d'Annecy, étaient "susceptibles de quitter le territoire national par tous les moyens, et d'utiliser de fausses identités".
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"On ne sort pas facilement de cet engrenage"
Selon le parquet, Israé était "déjà suivie pour radicalisation" et "avait été placée en foyer", avec "interdiction de sortie du territoire". Pareille mesure avait été délivrée samedi pour Louisa.
"On ne sort pas facilement de cet engrenage (...) elle s'est fait embobiner", avait expliqué au journal Le Parisien Nadia, la mère d'Israé, racontant comment, deux ans plus tôt, elle avait déjà rattrapé sa fille "in extremis" à la gare, "alors qu'elle voulait partir en Syrie" pour "aider les enfants et servir une bonne cause".
Nadia avait alors appelé le numéro vert Stop Jihadisme. Israé avait ensuite suivi une procédure de "déradicalisation" avec le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam (CPDSI). "On a l'impression que ça recommence !", s'est lamentée la mère, en évoquant des propos de sa fille sur "la mécréance", en dépit d'une éducation "laïque".
D’après Dounia Bouzar, du CPDSI, Israé venait de sortir de l'hôpital psychiatrique pour une "dépression de l'adolescence". Elle est "fragile", "veut mourir" et il lui faut un lieu "cocoonant" : pour l'anthropologue, "le réseau l'a récupérée". Louisa, en revanche, n'avait pas été signalée et n'aurait fait que suivre son amie. Son oncle, d'ailleurs, se refusait à croire à un départ en Syrie, évoquant une simple "fugue".
Des cibles idéales
Dounia Bouzar explique que ces adolescents, fragiles psychologiquement et hyperconnectés, sont la cible idéale des "rabatteurs francophones qui individualisent l'offre pour toucher des jeunes différents". Aux filles, ils font miroiter "un mariage avec un héros qui se sacrifie pour sauver les enfants gazés par Bachar al-Assad". Le mythe de "Daechland", "ça marche très fort pour des filles hypersensibles", "trahies par des copines" et en quête de "vraies amitiés", analyse-t-elle.
Selon une source officielle, plus d'un millier de Français se sont rendus en Syrie ou en Irak, dont près d'un tiers de femmes. Près de 600 s'y trouvent toujours et "161 au moins" y sont morts.
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Avec AFP