Le ministre français de l'Économie, Emmanuel Macron, a déclaré, lors d'une interview accordée au Financial Times publiée mercredi, que la France cesserait de retenir les migrants et inciterait les banquiers à quitter le Royaume-Uni en cas de Brexit.
Le ministre français de l'Économie, Emmanuel Macron, a lancé un double avertissement outre-Manche, mercredi 2 mars, lors d'une interview accordée au Financial Times. La France cesserait de retenir les migrants à Calais et inciterait les banquiers français à quitter le Royaume-Uni pour l'Hexagone en cas de sortie de l'Union européenne, a-t-il prévenu dans les colonnes du quotidien économique anglais.
Ces déclarations interviennent à la veille du sommet franco-britannique annuel réunissant jeudi le président français, François Hollande, et le Premier ministre britannique, David Cameron, à Amiens, pour discuter du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne.
"Le jour où cette relation sera rompue, les migrants ne seront plus à Calais" a indiqué Emmanuel Macron au quotidien financier britannique, précisant que le "Brexit" pourrait saborder un accord entre les deux pays qui permet à Londres de mener des contrôles du côté français de la frontière.
Migrants contre banques
Le ministre français a ajouté qu'en cas de Brexit, le Royaume-Uni n'aurait plus un accès complet au marché unique et que Paris pourrait chercher à attirer les services financiers et les inciter à quitter Londres. Si les Britanniques votent pour le Brexit, "L’énergie collective (européenne) sera dépensée à développer, détendre les liens existants avec les pays membres, pas pour en créer de nouveaux" a affirmé Emmanuel Macron.
Un temps accusé d’alarmisme par le parti conservateur britannique farouchement eurosceptique, David Cameron se trouve conforté par ces nouvelles déclarations du ministre français de l’économie qui lui donne raison. Il avait prévenu les électeurs britanniques, le mois dernier, que le Brexit pourrait signifier que les contrôles aux frontières seraient supprimés de Calais et qu'il "n'y aurait rien qui empêcherait des milliers de personnes de traverser la Manche du jour au lendemain". Emmanuel Macron confirme cette crainte.
Depuis le début de la semaine, les autorités françaises ont entrepris de détruire les cabanes de fortune des migrants installés dans la partie sud de la "jungle" de Calais, le plus grand bidonville de France qui abritent des milliers de personnes cherchant à rejoindre l'Angleterre. La France cherche à les reloger dans des centres d'accueil à Calais ou ailleurs sur le territoire français.
Avec AFP