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Le chef du Hezbollah reconnaît la victoire de l'Alliance du 14-Mars

Le chef du Hezbollah a accepté, ce lundi, "le fait que le camp rival ait obtenu la majorité des sièges". Les législatives libanaises du 7 juin ont été remportées par l'Alliance du 14-Mars, la majorité sortante.

L’Alliance du 14-Mars, la coalition de la majorité antisyrienne, a remporté les législatives face au Hezbollah chiite et à son allié chrétien, le Courant patriotique libre du général Michel Aoun, selon des chiffres officiels annoncés lundi par le ministre de l’Intérieur Ziad Baroud.

La majorité sortante a remporté 71 sièges contre 57 pour la minorité emmenée par le Hezbollah, sur les 128 sièges du Parlement, selon l’annonce officielle du ministre de l’Intérieur Ziad Baroud.


"C'est un grand jour pour l'histoire du Liban démocratique", a lancé avant l'aube le chef de file Saad Hariri, annonçant la victoire à ses partisans. "La majorité et notamment les Forces libanaises ont célébré bruyamment leur victoire depuis dimanche soir, tandis que le clan des aounistes était plutôt discrets", relate depuis Beyrouth notre envoyé spécial Lucas Menget. "Les perdants ont reçu le mot d’ordre de ne pas trop se montrer dans les rues pour éviter tout affrontement ", explique-t-il.

Le Hezbollah défend son armement

Le Hezbollah prosyrien ainsi que ses alliés, notamment le parti du Courant patriotique libre du général Aoun, reconnaissent une défaite inattendue.

Dans un discours télévisé, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a reconnu la victoire de la majorité sortante. "Nous acceptons les résultats avec un esprit sportif et démocratique. Nous acceptons le fait que le camp rival ait obtenu la majorité des sièges au Parlement", a-t-il affirmé.

Le mouvement chiite a estimé nécessaire l’établissement d’un gouvernement d’union mais a toutefois appelé la majorité à ne pas remettre en question l’armement du mouvement. "Il faut que la majorité s'engage à ce que la Résistance soit un sujet non négociable, [à considérer] que ses armes sont légitimes et qu'Israël est un ennemi", a dit le député du Hezbollah Mohammad Raad.


"Le Hezbollah n’a pas été défait, il a gardé ses sièges qu’il avait dans les circonscriptions chiites, analyse Antoine Basbous, politologue spécialiste du monde arabe. C’est son allié le général Aoun qui n’a pas été suivi par une bonne partie des chrétiens."



Il s'agit d'"une victoire pour la coalition du 14-Mars mais aussi d'une défaite pour les Libanais qui aspiraient au changement", a déclaré Michel de Chadarevian, un membre du Courant patriotique libre dirigé par Michel Aoun. Il a ajouté que son mouvement respecterait les résultats des élections et travaillerait avec la coalition Hariri en vue de former un gouvernement d'union nationale. "Le Liban peut seulement être gouverné par un cabinet d'union."

Les deux camps rivaux au Liban sont engagés dans un bras de fer depuis les dernières législatives de 2005, qui a failli plonger le pays dans une nouvelle guerre civile en 2008.