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Réouverture de l'enquête sur le meurtre du petit Grégory

La justice a ordonné la réouverture de l'enquête sur le meurtre du petit Grégory, 25 ans après les faits, afin de rechercher des traces d'ADN sur les scellés, notamment des vêtements de l'enfant et les cordes ayant servi à le ligoter.

AFP - La cour d'appel de Dijon a ordonné mercredi la réouverture de l'enquête dans l'assassinat du petit Grégory, près d'un quart de siècle après la découverte de son corps en octobre 1984 dans les eaux de la Vologne (Vosges), afin de rechercher des traces d'ADN sur les scellés.

"La cour d'appel a décidé la réouverture de l'instruction et (...) l'expertise des scellés en vue de rechercher et de trouver des traces d'ADN", a déclaré à la presse Me Marie-Christine Chastant-Morand, avocate de Christine et Jean-Marie Villemin, à l'issue d'un délibéré prononcé à huis clos.

Les parents du petit Grégory, qui aurait près de 30 ans aujourd'hui, souhaitent que les enquêteurs recherchent des traces d'ADN, notamment sur la cordelette qui a servi à ligoter l'enfant, compte tenu "des progrès de la science dans le domaine de la génétique", a précisé leur avocate.

Les scellés, notamment l'anorak de l'enfant, son bonnet et les cordelettes, ont été montrés à la presse.

La chambre d'instruction de la cour d'appel a également désigné un magistrat instructeur en la personne de son président, Jean-François Pontonnier.

Ce dernier "devra désigner le ou les experts et le laboratoire en charge d'effectuer ces investigations", a de son côté expliqué Me Thierry Moser, autre avocat des parents Villemin.

Selon lui, "un bilan scientifique de ces investigations peut être espéré en mai ou juin 2009".

Cette réouverture suscite "beaucoup d'espoirs" pour les Villemin, "qui mènent depuis près d'un quart de siècle un combat inlassable et admirable pour la recherche de la vérité et pour la justice", ont déclaré leur avocats.

Grégory, âgé de quatre ans, avait été retrouvé mort le 16 octobre 1984 pieds et poings liés dans la Vologne. Le lendemain du meurtre, les parents ont reçu une lettre anonyme: "Ton fils est mort. Je me suis vengé".

L'affaire, l'une des plus médiatisées de l'après-guerre, a donné lieu à un véritable feuilleton judiciaire.

Un temps suspecté de ce crime, après avoir été mis en cause en novembre 1984, Bernard Laroche, cousin de Jean-Marie Villemin, a été inculpé d'assassinat et écroué, avant d'être remis en liberté en février 1985. Il avait été tué par Jean-Marie Villemin peu après.

L'avocat de Marie-Ange Laroche, Me Gérard Welzer, a demandé quant à lui une "réouverture totale" de l'enquête sur le meurtre du petit Grégory, incluant également l'examen des cassettes du +corbeau+.