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Les manifestants issus de la caste des Jat ont annoncé avoir accepté, lundi, une proposition du gouvernement de l'État de Haryana visant à leur attribuer des quotas d'emploi. Les émeutes ont fait 19 morts en trois jours dans le nord de l'Inde.

Le conflit qui opposait les membres de la communauté des Jat à l’État de Haryana, dans le Nord de l'Inde, semble prendre fin après plusieurs jours d’émeutes qui ont fait 19 morts et 200 blessés. Les manifestants issus de cette caste, traditionnellement rurale, qui réclamaient des quotas d'emplois dans la fonction publique ainsi que des places dans les universités pour leurs enfants, ont annoncé lundi 22 février avoir accepté une proposition du gouvernement local.

"Nous avons accepté la proposition du gouvernement" de l'État "et nous sommes en train de consulter d'autres dirigeants (de la caste) des Jat pour parvenir à un consensus sur un appel à arrêter l'agitation aujourd'hui", a déclaré Yashpal Malik, qui dirige un groupe d'organisations représentatives de cette communauté.

Autre signe d’apaisement : le couvre-feu, imposé depuis que les violences ont éclaté vendredi 19 février, a été partiellement levé en dehors du district de Bhiwani, où ont eu lieu quelques affrontements pendant la nuit de dimanche à lundi, d'après les autorités.

2,9 milliards de dollars de pertes

Plusieurs milliers de soldats avaient été déployés pour mettre fin au mouvement, qui a entrainé l’annulation de près de 850 trains, la fermeture de près de 500 usines et des pertes évaluées à 2,9 milliards de dollars pour les entreprises, selon des chiffres fournis par les autorités.

La crise a eu des répercussions jusqu’à New Delhi, dont le ravitaillement en eau a été perturbé, des manifestants ayant provoqué la fermeture des vannes d'un canal qui alimente les centrales de traitement des eaux de la capitale indienne. Mais ce canal a été rouvert et l'approvisionnement de la capitale n'est plus menacé, selon P. K. Das, haut responsable au ministère de l'Intérieur de l'État de Haryana.

Les Jats représentent 29 % de la population de l'État de Haryana et plus de 80 millions de personnes, au total, dans le nord de l'Inde et affirment avoir du mal à s'en sortir en dépit de la croissance économique forte que connaît le pays. Ils ont subi de plein fouet les contrecoups de deux années de sécheresse sur la production agricole. En mars 2014, le gouvernement indien avait décidé d'allouer des quotas à cette caste dans tout le pays mais cette décision avait été annulée par la Cour suprême.

L'Inde mène une politique de discrimination positive qui prévoit des quotas pour les Dalits (intouchables) et autres classes dites "arriérées" afin de contrebalancer les discriminations historiques dont elles souffrent. Mais cette politique déplaît aux autres communautés qui s'estiment lésées. Les Jats, communauté traditionnellement rurale demandaient à être considérés officiellement comme une "classe arriérée".

Avec AFP