
L’explosion d'un véhicule à proximité de l'état-major de l'armée turque à Ankara a fait au moins 28 morts et plusieurs dizaines de blessés mercredi. L'attaque, qui n'a pas été revendiquée, visait des cars de l'armée près de la place de Kizilay.
L'explosion d'un véhicule chargé d'explosifs, mercredi 17 février à Ankara, a tué au moins 28 personnes, a annoncé Numan Kurtulmus, le porte-parole du gouvernement turc. Plus de 60 personnes ont également été blessées. La déflagration s'est produite à l'heure de pointe, vers 18h30, à proximité de cars militaires près du quartier général des forces armées et à moins de 500 mètres du Parlement, dans le centre de la capitale turque.
Le président Recep Tayyip Erdogan a promis le soir même de riposter à l'attentat. "Que l'on sache que la Turquie n'hésitera pas à recourir à tout moment, à tout endroit et en toute occasion à son droit à la légitime défense", a indiqué le président islamo-conservateur dans un communiqué publié par son service de presse.
Toujours aucune revendication
L'attaque a été déclenchée lorsque les véhicules de l’armée étaient arrêtés à un feu rouge, à un croisement.
L’explosion n’a pas été revendiquée."Nous n'avons encore aucune information sur les auteurs de cette attaque", a déclaré le porte-parole du gouvernement devant la presse. Mais "les auteurs de cet attentat seront retrouvés", a-t-il assuré.
Les chaînes d'information locales ont montré des images d'un violent incendie. De nombreuses ambulances et des véhicules de pompiers ont été dépêchés sur les lieux, sécurisés par un important cordon de forces de l'ordre.
Série d'attentats
Erdogan a renoncé à une visite prévue jeudi en Azerbaïdjan. Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a immédiatement annulé la visite qu'il devait effectuer à partir de mercredi soir à Bruxelles pour évoquer la crise des migrants avec les responsables de l'Union européenne (UE).
La Turquie est sur le qui-vive depuis plusieurs mois à la suite d'une série d'attentats meurtriers qui ont visé son territoire depuis l'été dernier, tous attribués par Ankara à l'organisation de l'État islamique (EI).
Le plus sanglant, perpétré le 10 octobre dernier, avait tué 103 personnes devant la gare centrale d'Ankara alors qu'elles se rassemblaient pour participer à une manifestation pour la paix organisée par des mouvements de gauche et pro-kurdes. Le 12 janvier, un autre attentat suicide, également attribué à l'EI, avait visé un groupe de voyageurs allemands dans le quartier touristique de Sultanahmet à Istanbul, tuant 11 d'entre eux.
Avec Reuters et AFP