
Les ailières française Joanna Grisez et anglaise Ellie Kildunne. © Studio graphique France Médias Monde
Les Bleues vont devoir sortir le match de leur vie, samedi 20 septembre, en demi-finales de la Coupe du monde de rugby face à l'Angleterre, qui joue à domicile et reste invaincue depuis 31 matches. Les Françaises restent ainsi sur une série de 16 défaites contre leurs meilleures ennemies.
Depuis 2018, les Red Roses représentent un obstacle infranchissable pour la sélection tricolore, qui veut pourtant croire en ses chances de "marquer l'Histoire" et d'obtenir sa première qualification pour une finale de Coupe du monde.
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Accepter Gérer mes choixÀ (re)lire Rugby : les Bleues renversent l'Irlande et se hissent en demies du Mondial
Enfin dépasser la montagne anglaise ?
Que ce soit en préparation des compétitions (Mondial 2025, Women XV 2024) ou, depuis 2021, lors de la dernière journée du Tournoi des Six Nations, les Anglaises font toujours tomber les Françaises. Le scénario des matches est variable, avec des courtes défaites comme au Mondial 2021 (13-7) ou lors des Tournois 2023 (38-33) et 2025 (43-42), mais aussi de belles claques comme lors du Tournoi 2024 (42-21) ou de la dernière rencontre entre les deux équipes, en préparation de ce Mondial (40-6), à Mont-de-Marsan.
"Cela reste un match référence pour nous. C'est important de se baser là-dessus. Tout le travail a été fait à partir de ça", racontait ainsi la centre Nassira Konde en conférence de presse début août. Mais le match à Mont-de-Marsan a montré que les difficultés des Bleues sont loin d'être résolues, notamment sur les ballons portés, spécialité des Anglaises, qui ont marqué quatre essais de cette manière. Et la piètre performance française dans ce secteur contre l'Irlande en quarts de finale (18-13) n'incite pas à l'optimisme.
Mais le XV de France, qui avait déjà vécu avec un goût de revanche la remontée face aux Anglaises lors de la "finale" du Tournoi 2025, après avoir été mené 31-7, veut encore y croire pour ce crunch samedi à Bristol.
"Après tout ce qu'on a enduré ces dernières années, on a envie de faire quelque chose de grand (...). Ce n'est pas de la ferveur qu'elles vont avoir, mais tout un pays derrière elles. Mais c'est bien, ça va nous galvaniser nous aussi, (...) on a envie de marquer l'Histoire", a juré après le quart de finale la troisième ligne Charlotte Escudero.
"La position de grand outsider, c'est toujours la meilleure des positions pour le rugby français", a relevé mardi le président de la Fédération française, Florian Grill. "C'est une montagne énorme. Les Anglaises sont programmées pour être championnes du monde dans leur pays depuis toujours. C'est ça qui nous motive."
Quatrième nation mondiale, la France a quelques raisons d'espérer. Si l'Irlande lui a posé de gros problèmes en quarts, les Bleues n'ont plus perdu contre une équipe européenne hors Angleterre depuis trois ans et une défaite en match de préparation du Mondial 2022 contre l'Italie.
Des absences de marque
Mais les mauvaises nouvelles se sont accumulées cette semaine. Pas remise de sa commotion dimanche lors du quart de finale victorieux contre l'Irlande (18-13), l'ouvreuse du XV de France Lina Queyroi est forfait pour la demi-finale. Pour la remplacer, "Carla (Arbez) est prête, on la maintient tout le temps mobilisée", a ajouté cette dernière.
La troisième ligne du XV de France Axelle Berthoumieu a également été suspendue mardi pour neuf matches par la fédération internationale pour avoir mordu une joueuse irlandaise lors du quart de finale du Mondial 2025. La cocapitaine du XV de France Manae Feleu, également citée pour un plaquage haut dans les dernières minutes du quart de finale dimanche, sera suspendue au moins deux matches et manquera donc la fin de la compétition.
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Accepter Gérer mes choix"Apprendre qu'on a deux filles de chez nous qui sont aujourd'hui potentiellement suspendues, alors qu'on termine la compétition, c'est toujours compliqué. On ne souhaite ça à personne", avait réagi mardi en conférence de presse la cosélectionneuse du XV de France Gaëlle Mignot, avant la publication des sanctions. "Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts. Et je crois que le groupe a envie de se resserrer là-dessus", a insisté la cosélectionneuse.
En raison de ces absences, les deux sélectionneurs Gaëlle Mignot et David Ortiz ont procédé à quatre changements entre le quart de finale et la demi-finale. La troisième ligne Teani Feleu va notamment retrouver une place de titulaire, tandis que la place en deuxième ligne de sa sœur Manae, suspendue, sera occupée par Hina Ikahehegi. Les sélectionneurs ont aussi choisi de mettre l'ailière Kelly Arbey sur le banc.
Comme lors du troisième match de groupes contre l'Afrique du Sud, la capitaine Marine Ménager, habituelle centre, va glisser à l'aile et Nassira Konde sera associée avec Gabrielle Vernier au centre. En première ligne, la pilier Rose Bernadou, sortie sonnée contre l'Irlande après un plaquage haut qui lui a valu un carton jaune, est bien rétablie et sera présente dès le coup d'envoi.
"Cette équipe de France est vraiment pleine de surprises"
Même si elles font figure de grandes favorites, les Anglaises restent prudentes. Elles savent que les Bleues ont par le passé réussi à recoller au score alors qu'elles avaient pris une avance considérable. "Cette équipe de France est vraiment pleine de surprises, et c'est pour cette raison qu'il est impossible de la sous-estimer", a ainsi déclaré Lou Meadows, qui s'occupe de l'attaque dans le staff anglais. "Ce qu'elles parviennent à faire, notamment quand elles jouent chez nous, quand elles reviennent de nulle part. Il faut donc absolument convertir nos opportunités dans les 22 car on ne sait jamais. Cette équipe de France n'a absolument rien à perdre, et c'est ce qu'il y a de plus dangereux. Elle revient toujours."
Pour cette rencontre, le sélectionneur John Mitchell a décidé d'aligner la même équipe que pour le match d'ouverture contre les États-Unis, avec le retour dès le coup d'envoi de Zoe Harrison à l'ouverture et Abbie Ward en deuxième ligne. Déjà autrice de six essais dans la compétition, Jess Breach est alignée à l'aile. "Les filles sont impatientes de revenir sur le terrain pour la demi-finale. La France a dû faire face à des défis, et cela va la motiver – nous nous y attendons. Nous n'avons pas besoin d'être parfaites, juste efficaces, concentrées et prêtes à nous battre", a assuré le technicien néo-zélandais dans un communiqué pour annoncer la composition de son équipe.
Pour espérer se hisser en finale et remporter un troisième titre mondial, les Red Roses vont pouvoir compter sur le retour de leur star Ellie Kildunne. Victime d'une commotion contre l'Australie, l'arrière, élue meilleure joueuse de la planète en 2024, avait manqué le quart de finale. Elle sera de retour sur le terrain samedi.
"Ellie se porte très bien", a déclaré Lou Meadows à la BBC. "Elle a très hâte de revenir, comme vous pouvez l'imaginer – c'est une personne assez nerveuse sur le banc de touche – et nous sommes tous ravis de retrouver son énergie dans l'équipe." Les Bleues sont prévenues.
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Accepter Gérer mes choixAvec AFP