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L'EI accusé d’avoir utilisé du gaz moutarde face aux Kurdes en Irak

Citant l'organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), un diplomate a affirmé lundi que l'EI avait utilisé du gaz moutarde l'été dernier en Irak, lors de combats contre les forces kurdes.

Les jihadistes de l’organisation de l’État islamique (EI) ont-ils utilisé du gaz moutarde contre les combattants kurdes ? C’est en tout cas ce qu’a affirmé lundi 15 février un diplomate. Citant les conclusions d'une enquête menée par l'OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques), et sous le couvert de l’anonymat, celui-ci a affirmé qu’à l’été 2015, l’organisation terroriste n’avait pas hésité à employer cet agent chimique lors de combats contre les forces kurdes .

Une source au sein de l'OIAC a confirmé que les tests en laboratoire s'étaient révélés positifs au gaz moutarde, après que 35 peshmerga (combattants kurdes) furent tombés malades sur le champ de bataille en août dernier.

L'OIAC n'identifiera pas les utilisateurs de l'agent chimique, mais le diplomate, qui s'est exprimé anonymement, parce que le rapport n'a pas encore été rendu public, a déclaré que l'enquête avait confirmé que les armes chimiques avaient bien été utilisées par l'EI.

Mort d'un bébé

En octobre 2015, les autorités du Kurdistan autonome irakien avaient accusé l’organisation terroriste d'avoir tiré en août des obus de mortier contenant du gaz moutarde sur des positions de combattants kurdes. La trentaine de peshmerga exposés à ces tirs au sud-ouest d'Erbil avaient subi des analyses de sang.

L'OIAC avait aussi conclu à l'automne dernier à l'utilisation de gaz moutarde, lors d'affrontements en août 2015 en Syrie, entre l'EI et un autre groupe rebelle. Selon un rapport confidentiel daté du 29 octobre, "au moins deux personnes" ont été exposées le 21 août au gaz moutarde dans la ville de Marea, au nord d'Alep. "Il est très probable que cela ait conduit au décès d'un bébé", ajoutait l'OIAC.

On ignore d'où provenait ce gaz. Soit des rebelles l'ont récupéré dans un ancien dépôt de l'armée syrienne, soit ils sont en mesure d'en produire, indiquait-on alors de source proche des enquêteurs.

L'organisme international a supervisé en 2013 et 2014 la destruction de l'arsenal chimique syrien après une attaque au gaz sarin qui avait fait des centaines de morts dans la banlieue de Damas en août 2013.

Avec Reuters