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Calais : un millier de migrants et la moitié de la jungle évacués d'ici sept jours

La préfecture du Pas-de-Calais a annoncé vendredi son intention de faire évacuer la moitié sud du camp de Calais. Elle estime qu'un millier de migrants devront ainsi rejoindre la partie aménagée ou d'autres centres d'accueil en France.

La superficie de la "jungle" de Calais devrait être réduite de moitié d’ici une semaine. La préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, dont l’objectif affiché est de réduire à terme le nombre de migrants du camp à 2 000, a annoncé vendredi 12 février vouloir faire évacuer "à peu près la moitié" de la jungle d’ici sept jours.

Selon la préfète, "800 à 1 000 personnes", sur environ 4 000 migrants vivent dans le secteur concerné. Une association, Auberge des migrants, évalue plutôt à environ 2 000 personnes la population ciblée.

L'annonce de cette évacuation partielle a été faite lors d'une réunion à Calais avec les responsables d'associations. La préfecture juge qu'il n’est plus possible de faire cohabiter un camp désormais organisé, où des conteneurs ont été aménagés de façon plus conforme aux normes humanitaires, avec des habitats précaires.

"Une autre étape"

"Le temps est venu de passer à une autre étape (…), plus personne ne doit vivre sur (la) partie sud du camp (...), tout le monde doit quitter cette partie-là", a expliqué Fabienne Buccio.

Lundi, le sous-préfet et son directeur de cabinet devraient se rendre dans la jungle pour expliquer le projet de l'État. "On va leur laisser une semaine pour occuper les places qui sont mises à leur disposition" ailleurs que dans le camp de tentes, a précisé la préfète. Ces "places mises à leur disposition", de deux types, sont disponibles au Centre d'accueil provisoire (CAP) en conteneurs ouvert en janvier, capable d'accueillir 1 500 personnes, ou dans les différents centres d'accueil et d'orientation (CAO) de France, ralliés par 2 600 migrants de Calais depuis fin octobre selon la préfète.

La préfecture a déjà fait raser début janvier une bande de 100 mètres entre le bidonville et la rocade portuaire sans recourir à des expulsions, les migrants ayant accepté de se déplacer.

Confrontée à la colère de plusieurs associations, qui dénoncent un "retour en arrière", la maire de Calais, Natacha Bouchart (Les Républicains), s’est tout de même dite "satisfaite", espérant "que cette déclaration soit appliquée dans les meilleurs délais". Le député PS du Pas-de-Calais, Yann Capet, a abondé dans son sens, estimant qu’il s’agit d’une "bonne nouvelle pour le Calaisis car elle contribue à faire baisser le nombre de réfugiés présents sur le territoire et à diminuer les tensions pour le port et les riverains".

Avec AFP et Reuters

Tags: Migrants, Calais,