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Un amiral iranien dévoile les coulisses de l'échange de prisonniers avec Washington

L'amiral Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale en Iran, a déclaré sur France 24 avoir été contacté par des républicains afin de suspendre les négociations sur l'échange de détenus entre Téhéran et Washington.

C’est la première fois que l'amiral Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, accorde une interview à un média français. Au cours de cet entretien sur France 24, le militaire a notamment fait des révélations sur les coulisses de l'échange de prisonniers entre Washington et Téhéran réalisé à la veille de la mise en œuvre de l'accord sur le nucléaire iranien.

La justice iranienne avait alors annoncé la libération de quatre prisonniers binationaux contre sept Iraniens détenus aux États-Unis.

"La date de l'échange de ces prisonniers est une coïncidence avec celle de l'accord sur le nucléaire. Il n'y a pas de lien entre ces deux événements. L'an dernier, le président Obama a adressé une lettre au guide suprême. Le guide m'a confié cette affaire et m'a demandé de la gérer d'un point de vue humain. Cela a abouti à plusieurs réunions avec des représentants de l'État américain. Puis il y a eu des négociations très intenses sur l'échange des prisonniers et sur certaines mesures bancaires mises en place par les américains", a expliqué l'amiral.

"Nous étions en train de négocier avec l'administration Obama, et les républicains américains nous ont contactés. Ils nous ont demandé une faveur : de ne pas laisser aboutir ces pourparlers et de les reporter après la prochaine élection présidentielle américaine, donc après le départ d'Obama. J'avais l'impression que cette rivalité dans le pouvoir américain était inappropriée. J'ai trouvé que l'humanité chez eux était reléguée au second plan, c'était surprenant pour moi. Mais nous avons réussi à résoudre cela durant le mandat d'Obama", s'est félicité Ali Shamkhani.

Des affirmations qui pourraient nuire à l'image du Grand Old Party à l'heure où, aux États-Unis, la course à l'investiture fait rage aussi bien du côté des républicains que des démocrates.