Selon le CICR, 50 000 civils ont fui l’offensive du régime syrien dans la région d’Alep, au nord du pays. Washington et ses alliés se réunissent, jeudi à Munich, afin de poser les jalons d'un cessez-le-feu en Syrie et tarir le flot de réfugiés.
Eau courante coupée, pénurie générale de carburant et d’électricité... Alors que la situation s’aggrave à Alep, deuxième plus grande ville de Syrie en passe d’être encerclée par l’armée de Bachar al-Assad, la question d’un cessez-le-feu sera au cœur des discussions internationales sur la Syrie prévues jeudi 11 février à Munich, en Allemagne.
Les ministres des Affaires étrangères des principaux pays impliqués dans le conflit syrien tenteront de relancer des négociations de paix qui n’ont jamais réellement commencé, faute d’accord, notamment, sur le futur de Bachar al-Assad. Ce dernier se montre d’autant moins prêt à faire des concessions que ses forces sont sur le point de porter un coup très dur à la rébellion.
itLa Russie a réaffirmé n'avoir pas l'intention de cesser ses raids "légitimes" contre des "terroristes", mais promis de proposer des "idées nouvelles" à Munich pour avancer vers un cessez-le-feu. Les diplomates occidentaux espèrent cependant obtenir un accès humanitaire aux villes assiégées par les forces pro-gouvernementales.
Il faut examiner "comment concevoir un accès humanitaire à des gens désespérés et affamés" et "comment les négociations [de paix] peuvent redémarrer", résume le porte-parole de la diplomatie allemande, Martin Schäfer. À Alep, près de 350 000 civils sont toujours coincés dans les quartiers à l'Est investis par la rébellion pendant l’été 2012.
Déjà 50 000 déplacés
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) affirme faire face à un véritable exode. L’intensification des combats a déjà fait 50 000 déplacés qui ont un besoin urgent d’eau et de nourriture, selon un communiqué de l’organisation publié mercredi 10 février.
Le CICR affirme avoir distribué des vivres à 10 000 familles et fourni de l’eau à 10 000 personnes, essentiellement dans le nord de la province d’Alep. "Davantage d’aide, notamment médicale, sera distribuée dans les jours qui viennent", poursuit-elle.
À Alep même, les habitants dépendent déjà pour l’essentiel du CICR, du Croissant-Rouge arabe syrien et de comités locaux qui alimentent 100 points de distribution. L’offensive des troupes loyalistes, soutenue par de nombreux raids aériens russes, a déjà fait 500 morts, dont une centaine de civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Avec AFP