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Procès Gbagbo : la CPI révèle par erreur l'identité de témoins protégés

La Cour pénale internationale a révélé par erreur, vendredi, les noms de quatre témoins protégés au procès de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo. Elle annonce samedi l’ouverture d’une enquête pour comprendre les raisons de cette erreur.

La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye a ouvert une enquête, samedi 6 février, pour déterminer comment les noms d'au moins quatre témoins protégés au procès de l'ancien président ivoirien Laurent Gbabo, jugé pour crimes contre l'humanité, ont été dévoilés par erreur.

L'affaire a éclaté la veille au cours d'une session à huis clos, qui a été diffusée par erreur sur la chaîne publique de la CPI. Une vidéo de cette audience a largement circulé sur Internet. Elle montre un juge de la CPI, Cuno Tarfusser, demander le huis clos à la requête du procureur Eric MacDonald. Mais les micros sont restés ouverts et on entend le procureur dire qu'il souhaite soulever la question de la protection des témoins. 

"Certains blogueurs, journalistes et membres du public" qui suivent le procès dans la galerie du tribunal réservée au public ou sur Internet "postent des commentaires en direct" sur le procès sur Twitter, explique Éric MacDonald aux trois juges. Ces blogueurs "tentent de déterminer l'identité des témoins 9, 10 et 11", ajoute-t-il. Et de se mettre ensuite à prononcer leurs noms qu'on peut entendre clairement sur la chaîne publique du tribunal.

Une quatrième identité a ensuite été dévoilée, selon des médias.

Deuxième erreur en moins de 48 heures

La protection des témoins dans le cadre des procès devant la justice internationale est cruciale. Nombreux redoutent des représailles s'ils témoignent contre ceux qui sont jugés et la CPI tente de cacher leur identité, certains changeant de pays à plusieurs reprises pour démarrer une nouvelle vie.

Déjà mercredi, au cinquième jour du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, une erreur similaire avait eu lieu : le premier témoin de l'accusation, identifié sous le matricule P547, a accidentellement donné son nom alors qu'il racontait comment les forces loyales à l’ex-président ivoirien avaient ouvert le feu sur des manifestants non armés. Le juge Tarfusser avait immédiatement mis fin à l'audition et ordonné aux journalistes de ne pas citer le nom de ce témoin.

>> Sur France 24, l’avocat de Laurent Gbagbo détaille l’argumentaire de la défense

L’ex président ivoirien Laurent Gbagbo et son ancien ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé comparaissent devant la CPI pour leur rôle présumé dans la crise ivoirienne fin 2010-début 2011.

Laurent Gbagbo avait refusé de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de la présidentielle, et des violences avaient fait au moins 3 000 morts en cinq mois.Les deux hommes ont plaidé non coupables à leur procès.

Avec AFP