Des dizaines de milliers d'Italiens opposés à l'union civile pour les couples de même sexe ont manifesté, samedi, à Rome, contre une proposition de loi actuellement discutée au Parlement.
"Il est interdit de mettre la famille à la casse", pouvait-on lire sur une banderole d'opposants aux unions civiles pour les couples de même sexe, samedi 30 janvier, à Rome, en Italie. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans la capitale, mais moins massivement qu'attendu, contre une proposition de loi actuellement discutée au Parlement.
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Les journalistes présents ont évalué à quelques dizaines de milliers le nombre de manifestants, quand les organisateurs espéraient au moins un million. Aucun chiffre de source officielle n'était disponible dans l'immédiat. "Le plus de monde possible doit participer, souvenez-vous que c'est la seule arme dont nous disposons !", avait lancé vendredi l'organisateur de ce "Family Day", Massimo Gandolfini.
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it"Une société qui devient folle"
"Une société qui ne met plus de limites est une société qui devient folle", a lancé samedi Massimo Gandolfini à la foule des parents, grands-parents et enfants rassemblés dans le centre de la Ville éternelle sous un ciel maussade.
Un père et ses cinq enfants n'en ont pas moins profité pour pique-niquer derrière une banderole avertissant le président du Conseil italien : "Renzi, ceux qui glissent tombent". Un avertissement réitéré par Massimo Gandolfini. "Au moment des élections, nous devrons nous souvenir de qui s'est rangé du côté des familles et des enfants et qui l'aura oublié".
Les partisans de cette proposition de loi, dont le Sénat italien a commencé l'examen jeudi, avaient eux manifesté samedi dernier à travers l'Italie pour "réveiller" le pays et réclamer une protection pour les couples de même sexe et leurs enfants.
L'Italie est le dernier grand pays d'Europe occidentale à ne reconnaître aucun statut aux couples homosexuels. Les opposants au texte se défendent cependant de toute homophobie.
"C'est un débat enflammé qui bat son plein en Italie et a réveillé des oppositions féroces", souligne Natalia Mendoza, correspondante de France 24 à Rome.
Adoption d’enfant
Les opposants à la proposition de loi Cirinna, du nom de la sénatrice qui la porte depuis des années, affirment vouloir surtout défendre les droits et l'avenir des enfants, qui, affirment-ils, ont besoin d'un père et d'une mère.
En l'état actuel, le texte, issu d'une médiation parlementaire, prévoit d'instaurer une union enregistrée par un officier d'état-civil entre personnes du même sexe, qui s'engagent à une vie commune dans la fidélité et à une assistance morale et matérielle réciproque.
Mais, au sein même de la majorité de centre-gauche, ce sont les mesures supplémentaires qui posent problème : la possibilité de bénéficier d'une pension de réversion et surtout celle d'adopter les enfants naturels de son conjoint. "Faire volontairement des orphelins de père ou de mère : ça n'est humainement pas acceptable", avait ainsi expliqué vendredi à Rome Ludovine de La Rochère, présidente de la "Manif pour Tous" en France, venue avec une dizaine d'autres sympathisants apporter son soutien au "Family Day" italien.
Le vote final sur la proposition de loi Cirinna est attendu mi-février. Mais il doit ensuite recevoir l'aval de la Chambre des députés dans les mêmes termes, toute modification du texte entraînant alors son retour devant les sénateurs.
Avec AFP