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Le Parlement algérien se prononcera mercredi sur un projet de révision de la Constitution, qui limite notamment à deux le nombre de mandats présidentiels. Un statut qui avait été supprimé par l'actuel chef d'État, Abdelaziz Bouteflika.

Alors qu'Abdelaziz Bouteflika effectue son quatrième mandat présidentiel en Algérie, il pourrait en être tout autrement pour ses successeurs. Le Parlement algérien doit se réunir à partir de mercredi 3 février pour adopter un projet de révision de la Constitution, a annoncé samedi 30 janvier la présidence dans un communiqué. Entre autres mesures, ce projet rétablit la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels qui avait été supprimée en 2008.

Grâce à éligibilité sans limitation, Abdelaziz Bouteflika, élu en 1999 puis réélu en 2004 pour un autre mandat de cinq ans, avait été en mesure de se présenter de nouveau aux présidentielles de 2009 et 2014.

Lors de la présentation du projet début janvier, le chef de cabinet d’Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Ouyahia, avait justifié ces précédentes décisions en expliquant qu'en 2008, le chef de l'État avait répondu à un appel du peuple qui lui demandait de demeurer en poste.

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L'annonce d'une nouvelle candidature du chef de l'État en 2014 avait donné lieu à des manifestations contre sa réélection, notamment à l'initiative du mouvement Barakat ("ça suffit"). Ce dernier avait demandé au Conseil constitutionnel une procédure d'empêchement du président, pour raisons de santé, après sa prestation de serment. En 2013, Abdelaziz Bouteflika avait été victime d'un AVC qui avait nécessité près de trois mois d'hospitalisation à Paris, le laissant affaibli.

Le tamazight, langue officielle

Le projet de révision prévoit par ailleurs la promotion du tamazight, langue berbère, au statut de langue officielle. C'est une vieille revendication des Algériens parlant cette langue notamment en Kabylie, dans les monts du Chenoua (100 km à l'ouest d'Alger), dans les Aures (430 km au sud-est d'Alger) et dans le Sahara.

Le tamazight avait été reconnu en avril 2002 comme deuxième "langue nationale" à côté de l'arabe.

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Mesure controversée contre les binationaux

Le projet introduit, en outre, une disposition controversée qui interdit aux Algériens ayant une autre nationalité de briguer un mandat électif ou de prétendre à de hautes fonctions dans les institutions de l'État.

Cette disposition a soulevé la colère de binationaux notamment en France où vivent des millions d'Algériens.

Avec AFP