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Petite, ronde ou grande : la Barbie aux nouvelles mensurations est lancée

Pour la première fois depuis 1959, Barbie prend du poids. Son fabriquant Mattel, confronté à une baisse des ventes, a lancé une gamme de poupées pouvant être petites ou rondes, faisant radicalement évoluer l'image de la célèbre blonde filiforme.

Finie la dictature de la taille de guêpe et des jambes interminables. Désormais, la célèbre poupée Barbie pourra aussi être petite et ronde ! Une révolution chez son fabriquant Mattel, qui tente d'endiguer la chute de ses ventes après 56 ans d'existence. Les ventes ont systématiquement baissé entre 2012 et 2014 et ont encore reculé de 15 % sur les neuf premiers mois de 2015.

Cette nouvelle ligne, appelée "Barbie Fashionistas", comprendra quatre morphologies différentes : les trois nouvelles versions - "ronde", "petite" ou "grande" - et le modèle original. Ses nouvelles poupées pourront également être déclinées en sept couleurs de peau différentes.

Avec ses hanches plus fortes et sa taille élargie, la Barbie "curvy" ("ronde") est incontestablement celle qui tranche le plus avec la ligne historique du jouet inventé par l'Américaine Ruth Handler, co-fondatrice de Mattel avec son époux Elliot. L'événement constitue une telle rupture dans la représentation du corps de la femme que le magazine américain Time en a fait la une de son numéro de jeudi. L'annonce a par ailleurs été saluée sur les réseaux sociaux par plusieurs centaines de messages se réjouissant de ce changement.

America’s biggest toy company is changing the most famous body in the world https://t.co/FHrAnveow6 pic.twitter.com/kXkVbsdPDs

— TIME.com (@TIME) 29 Janvier 2016

Depuis sa création en mars 1959, Barbie ne s'était jamais départie de son physique ultra-filiforme dont les proportions combinées, la taille notamment, ne correspondaient à celles d'aucune femme sur Terre.

"Une vision plus large de la beauté"

"Barbie est le reflet du monde que les jeunes filles voient autour d'elles", a expliqué Richard Dickson, le PDG de Mattel, dans un communiqué. "Sa capacité à évoluer avec son temps, tout en restant fidèle à son esprit, contribue grandement à en faire la poupée mode numéro un dans le monde", a-t-il ajouté.

"Nous pensons que nous avons la responsabilité envers les filles et les parents de refléter une vision plus large de la beauté", a fait valoir Evelyn Mazzocco, vice-présidente et manager générale de la marque Barbie.

Mattel n'est pas le premier fabriquant de poupées à briser le diktat de la femme idéale. Fin 2014, un jeune graphiste de Pittsburgh, Nickolay Lamm, a notamment lancé Lammily, une poupée dont l'aspect correspond "aux mensurations classiques du corps humain", selon la société. En 2002, le fabriquant Tonner Doll avait, lui, commercialisé une poupée baptisée Emme, à l'image du mannequin américain du même nom, qui s'habillait en taille 46.

Toutefois, Mattel avait jusque là refusé de suivre cette tendance, s'exposant ainsi à des critiques. "Le corps de Barbie n'a jamais été conçu pour être réaliste", mais "pour que les filles l'habillent et la déshabillent facilement", avait expliqué, Kimberly Culmone, vice-présidente de Barbie Global Creative et responsable du design, dans un entretien au site Fast Company début 2014.

Elle avait contesté que Barbie puisse jouer un rôle dans la perception que pouvaient avoir les petites filles du corps de la femme et de leur propre corps, estimant que les comparaisons se faisaient surtout avec leurs proches et les enfants de leur âge.

Une étude publiée en septembre 2006 par trois chercheurs britanniques sur des petites filles de 5 à 8 ans avait pourtant conclu que les sujets exposés à Barbie avaient une vision moins favorable de leur physique que les autres. Elles aspiraient également à un corps plus mince que d'autres petites filles n'ayant pas été en présence de la poupée mythique.

Avec AFP

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