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"Prix Nobel de la paix pour les îles grecques"

Au menu de cette revue de presse internationale, mercredi 27 janvier, le vote, au Danemark, d’une loi autorisant la confiscation des biens de valeurs des migrants, la solidarité à leur égard des habitants des îles grecques. Et la dernière œuvre de Banksy.

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On commence cette revue de presse internationale au Danemark, où le parlement a adopté hier, à une écrasante majorité, une loi qui prévoit de confisquer les biens de valeur des migrants.
Cette loi prévoit aussi de diminuer leurs droits sociaux et d'allonger les délais de regroupement familial, et d'obtention du permis de séjour permanent, d’après The Jyllands Posten, qui explique que la confiscation des biens au-delà de 10 00 couronnes danoises, l’équivalent de 1340 euros, a pour but de financer le séjour des migrants dans l’attente de l’examen de leur demande d’asile - les frais engendrés par leur logement, leur nourriture, ainsi que d’éventuels frais médicaux. Leurs bijoux, leurs alliances et leurs bagues de fiançailles, ne seront pas, en revanche, confisqués, le gouvernement ayant reculé devant les remous provoqués à l'étranger par cette disposition, rapprochée notamment par The Washington Post de la spoliation des juifs par les nazis. L’émoi suscité à l’étranger n’a pas échappé au Berlingske, qui rapporte que le texte est présenté comme étant contraire aux «standards européens et internationaux de protection des droits de l’homme»,par le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, tandis qu’Amnesty International dénonçait, à-travers les mesures destinées à durcir le regroupement familial, une façon «cruelle» «de mettre des personnes qui fuient un conflit face à ce choix impossible: soit faire entreprendre à des enfants et d’autres proches un voyage dangereux, voire mortel, soit les laisser derrière soi et risquer une séparation prolongée, alors que les membres de la famille continuent à subir les horreurs de la guerre».
Indignation, aussi, de la presse internationale. Dans le dessin de Steve Bell, pour The Guardian, on voit le Premier ministre Lars Løkke Rasmussen et son parti, Venstre, qualifié de «parti probablement le plus stupide du monde», s’indigner: «nous comparer aux nazis est une offense». Dave Brown, pour The Independent, montre quant à lui la statue de la petite sirène du port de Copenhague tenant à la main un portefeuille rempli de billets, des bijoux et une pince à arracher les dents.
Les migrants peuvent compter, en revanche, sur la solidarité de nombreux Grecs, en particulier des habitants des îles grecques. Le journal grec Kathimerini rappelle que des dizaines de milliers d’entre eux arrivent toujours de la Turquie par la mer, sur les îles de Lesbos, Leros, Samos, Rhodes, Kos ou Chipos, où la solidarité des habitants a pris et prend toujours une multitude de formes. Des familles grecques sans grands moyens qui tentent de fournir un toit, des vêtements, et de la nourriture aux migrants, des pêcheurs qui arrêtent de travailler pour se dédier au secours des réfugiés en mer - des gestes qu’un groupe d'universitaires issus des universités d'Oxford, Princeton, Harvard et Cornell souhaiterait voir salués par un prix Nobel de la paix. D’après Kathimerini, ils s'apprêteraient à déposer une demande de nomination officielle avec le soutien du gouvernement grec. Une pétition a également été lancée pour soutenir leur initiative.
On termine avec la dernière œuvre de l'artiste de rue Banksy. D‘après The Daily Beast, cette œuvre évoquant l’affiche de la comédie musicale Les Misérables, est apparue le week-end dernier en face de l'ambassade de France à Londres, pour dénoncer l'utilisation de gaz lacrymogènes dans la jungle de Calais, où l’artiste britannique avait déjà réalisé trois œuvres destinées à présenter l'immigration comme une chance, et non comme un «fardeau».
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