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Attentats en Syrie : un quartier peuplé de minorités, cible privilégiée du terrorisme

À Homs, le quartier d'Al-Zahraa a été frappé mardi par un double-attentat, revendiqué par l'EI. Au moins 24 personnes ont été tuées. Ce quartier peuplé notamment de minorités, alaouites et chrétiens, est régulièrement la cible d'attentats.

Un double attentat-suicide a tué au moins 24 personnes, mardi 26 janvier à Homs, ville du centre de la Syrie contrôlée par le régime. Les attentats ont été commis dans le quartier d’Al-Zahraa par deux kamikazes arrivés à bord d'une voiture au barrage militaire du quartier. Peuplé de minorités, notamment d'alaouites et de chrétiens, il est régulièrement touché par des attaques depuis le début du conflit.

L'un des kamikazes est sorti de la voiture avant que l'autre ne se fasse exploser à l'intérieur du véhicule, a précisé le gouverneur de Homs, Talal Barazi. Le second kamikaze a ensuite fait détonner sa ceinture d'explosifs sur les lieux de la première attaque alors que les gens arrivaient pour porter secours aux victimes.

Ce n’est pas la première fois que ce quartier situé à l’extrémité est de la ville, est ciblé par des attentats meurtriers. Le 28 décembre 2014, 14 personnes avaient été tuées et 132 blessées dans une vague d'attaques. Le 12 décembre dernier, un attentat à la voiture piégée avait fait 16 morts et 54 blessés.

Plusieurs de ces attaques, dont celle de mardi, ont été revendiquées par le groupe jihadiste État islamique (EI).

Le quartier d’Al-Zahraa est peuplé en grande majorité par des communautés minoritaires en Syrie, des chrétiens ou des alaouites, ce qui en fait une cible privilégiée des jihadistes. Ces minorités sont souvent assimilées à des soutiens du régime, ce qui en fait également la cible d'attentats et de roquettes des brigades rebelles.

Début décembre, des centaines de rebelles avaient quitté le quartier de Waer, en vertu d'un rare accord de cessez-le-feu supervisé par l'ONU, la dernière zone qu'ils contrôlaient encore à Homs, après avoir été évacué de la vieille ville en mai 2014, également sous l’égide de l’ONU. Une grande partie de la province de Homs reste néanmoins toujours sous le contrôle des insurgés, notamment ceux du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, dans le Nord, et de l'EI dans l'Est, dont la célèbre ville antique de Palmyre. Plusieurs localités à l’est de Homs, non loin du quartier d’Al-Zahraa, ont été attaquées par l’EI.

Avec AFP