logo

"Code du travail: l'illisible réforme"

Au menu de cette revue de presse française, mardi 26 janvier, la remise du rapport Badinter sur la réforme du Code du travail. Une réforme perçue, pour le moment, comme "illisible" par la plupart des journaux français, notamment sur le sort réservé aux 35 heures.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook

A la une de  la presse française, ce matin, le rapport Badinter sur la réforme du droit du travail.
L’ancien garde des Sceaux a présenté, hier, ses «principes essentiels» pour le futur code du travail, qui doit être refondu d’ici 2018. D’après le Monde, ces 61 principes, qui doivent devenir le préambule du futur code du travail, insistent sur «la dignité et le respect des salariés dans le monde de l’emploi», remettant leurs droits «au cœur du code du travail». Le texte est donc «remis sur le métier», annonce la Croix, qui explique que la réforme que le gouvernement veut engager, «vise à donner plus de place à la négociation et moins à la loi», avec une réécriture du code du travail en trois parties: ce qui relèvera de la loi, ce qui sera négociable, et ce qui s’appliquera faute d’accord. Le journal pose surtout «la» question qui fâche: «réformer le droit du travail, oui mais jusqu’où?».
Pour l’Humanité, le rapport de Robert Badinter «est une porte d’entrée vers une réforme régressive», et le journal en veut pour preuve les propos de Manuel Valls, qui a salué hier le «choc salutaire» provoqué selon lui par le principe numéro 33 de ce rapport, concernant la durée du travail. Des propos synonymes de remise en cause des 35 heures, selon l’Huma. Les Français auraient tranché eux aussi, à en croire un sondage du Figaro, qui affirme que 85% des personnes interrogées trouvent l’actuel code du travail «trop complexe», 76 % «illisible», et 63%, qu’il constitue «un frein à l’emploi». Paradoxe ou non, 53 % d’entre eux disent néanmoins que la réécriture de ce code du travail trop confus, trop compliqué, n’aura «aucun effet sur l’emploi». Le journal assure, pour sa part, que le projet du gouvernement ne remettra en cause aucun «totem de la gauche»: «ni le contrat de travail, ni le salaire minimum, ni les 35 heures».  
Pas de remise en cause des 35 heures? Pas sûr, d’après les Echos, qui rapportent que Manuel Valls a l’intention de faire un «geste» en direction des PME, en facilitant le recours aux heures supplémentaires. D’après le journal, le Premier ministre «entretient le flou» sur cette question, tandis que l’Opinion évoque «l’ambiguïté» du chef du gouvernement, qui nourrirait «un sentiment d’illisibilité terrible». Si c’est flou, est-ce parce qu’il y a un loup? Pas nécessairement, d’après la Croix, qui explique qu’il «y a tout de même à cela de bonnes raisons, et  principalement le fait que cette réforme n’a pas eu que des effets négatifs pour les entreprises»: «on l’a oublié aujourd’hui, rappelle le quotidien, mais l’introduction des 35 heures s’est accompagnée d’accords de modération salariale, et a permis aux employeurs de négocier en échange des accords de flexibilité sur les horaires». Mais cela n’explique pas tout, relève aussi la Croix: «comme sur d’autres sujets, cette affaire témoigne d’une grande incapacité française à examiner posément un problème». Les 35 heures devront faire l’objet d’un débat au sein de la majorité en cas de primaire des gauches, selon Libération, qui propose un «tour d’horizon des questions de fonds que devra trancher la gauche si elle veut continuer à gouverner».
A ceux que cette épineuse question du temps de travail fatigue, je recommande plutôt de jeter un cil au Parisien, qui a choisi de livrer ses «petites recettes du bonheur», ou plutôt celles d’un professeur de psychiatrie, appelé à la rescousse pour raconter sa méthode pour combattre la déprime au quotidien. L’éminent spécialiste explique notamment qu’il «vaut mieux vaut manger des cornichons, plutôt que de prendre du paracétamol, lorsqu’on a mal à la tête»…
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.