
Neuf jours après la levée des sanctions contre l'Iran, le président Hassan Rohani effectue sa première visite en Europe, où d'importants contrats commerciaux devraient être signés. Arrivé lundi en Italie, il est attendu en France cette semaine.
Le président iranien, Hassan Rohani, est arrivé lundi 25 janvier en Italie pour sa première visite officielle en Europe, symboliquement très importante puisqu’elle intervient après la levée des sanctions internationales contre la République islamique, le 16 janvier.
Cette venue du numéro un iranien sera axée en grande partie sur l'économie, alors que de nombreuses entreprises européennes cherchent à revenir ou s'implanter en Iran. "Atterri à Rome. Impatient de renforcer les liens bilatéraux et d'explorer les opportunités pour un engagement constructif", a écrit Rohani à la mi-journée sur son compte Twitter.
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Reçu pour un déjeuner de travail par son homologue italien, Sergio Mattarella, avant une rencontre et un dîner avec le chef du gouvernement Matteo Renzi en soirée, le président iranien doit aussi s'entretenir mardi matin avec le pape François.
"L'Italie, premier partenaire de l'Iran"
"L'Italie était le premier partenaire économique et commercial de l'Iran avant les sanctions", et entend retrouver cette place, avait souligné il y a quelques mois la ministre italienne du Développement économique, Federica Guidi. Avant l'entrée en vigueur des sanctions, les échanges entre l'Italie et l'Iran s'élevaient à 7 milliards d'euros. Ils sont actuellement de quelque 1,6 milliard, dont 1,2 milliard d'exportations italiennes.
Selon la presse locale, les repas sont possibles parce que les Italiens ont accédé à la demande des Iraniens de ne pas mettre d'alcool sur la table. Lors de la suite de son voyage mercredi en France, Rohani n'a en revanche aucun repas de travail prévu avec les autorités.
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Tous les Européens cherchent en effet à placer leurs pions pour tenter de reconquérir le terrain perdu au profit de la Russie et des pays émergents comme la Chine et la Turquie. Ils sont avantagés par rapport aux Américains, car Washington - qui n'a plus de relations diplomatiques depuis 35 ans avec Téhéran - va maintenir des sanctions dans le secteur pétrolier contre toute entreprise soupçonnée de financer le terrorisme.
Airbus décroche un contrat
Dans la course aux contrats, Airbus a été le plus rapide : le ministre iranien des Transports a annoncé samedi que l'Iran allait acheter 114 avions. Rohani doit signer cet accord mercredi à Paris. Il s'agit de la première annonce commerciale d'envergure depuis la levée des sanctions, le 16 janvier, avec l'entrée en vigueur de l'accord historique sur le nucléaire.
L'aéronautique représente un secteur clé pour les Européens car l'Iran, peuplé de près de 79 millions d'habitants, doit renouveler sa flotte vieillissante, notamment de la compagnie nationale Iran Air.
Ce nouveau climat d’entente inquiète cependant les opposants à la peine de mort, un sujet sur lequel l'Italie est d'ordinaire en pointe. Une manifestation est prévue mardi pour rappeler que selon l'ONU, l'Iran a exécuté au moins 700 condamnés en 2015.
Avec AFP