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Espagne : le Parti socialiste refuse de former un gouvernement avec Podemos

Le Parti socialiste espagnol a refusé samedi de négocier, dans l'immédiat, la formation d'un gouvernement avec le parti de gauche radicale Podemos. Le PSOE a accusé celui-ci de "chantage" pour avoir imposé d'avance ses conditions.

Après que le chef du gouvernement sortant, le conservateur Mariano Rajoy, a renoncé vendredi à former un gouvernement, le Parti socialiste espagnol n'a pas saisi la perche tendue par la gauche radicale pour former un gouvernement de coalition. Le PSOE a en effet refusé samedi 23 janvier de négocier, dans l'immédiat, la formation d'un gouvernement avec le parti anticapitaliste Podemos, qu'il a accusé de "chantage" pour avoir imposé d'avance et publiquement ses conditions.

Podemos avait fait une entrée fracassante au Parlement espagnol après un score historique aux élections législatives du dimanche 20 décembre (20,6 % des voix), mettant un terme au bipartisme espagnol.

Samedi, dans un communiqué, le PSOE de Pedro Sanchez a critiqué, sans jamais le nommer, l'attitude du parti anti-austérité Podemos et de son dirigeant Pablo Iglesias. Ce dernier avait proposé vendredi la formation d'un gouvernement avec les socialistes et les écolo-communistes de Izquierda unida, en posant une série de conditions et en réclamant des ministères clés et la vice-présidence du gouvernement pour lui-même.

Le PSOE a répondu que dans la situation actuelle, il n'allait "pas entreprendre des négociations avec d'autres forces politiques pour essayer de trouver une alternative de gouvernement stable et encore moins quand elles sont proposées à travers le chantage et en faisant passer les intérêts partisans avant ceux des citoyens".

>> À lire sur France 24 : "Législatives espagnoles : Podemos, entre marxisme et pragmatisme"

Le parti de Pedro Sanchez a cependant répété qu'il allait "maintenir le dialogue" avec toutes les forces politiques pour "évaluer la situation".

Pedro Sanchez a ainsi fait savoir, samedi, sur Twitter, qu'il avait parlé avec le dirigeant du parti libéral Ciudadanos, Albert Rivera, et qu'ils resteraient "en contact dans les prochains jours".

Le PSOE, arrivé à la deuxième place des élections législatives avec 22 % des voix, dit par ailleurs avec insistance qu'il revient d'abord au Parti populaire (PP, conservateur, premier avec 28%) de se risquer à proposer un candidat à la formation d'un gouvernement.

Il a jugé "inacceptable" l'attitude du chef du gouvernement sortant, Mariano Rajoy (PP), qui a préféré vendredi passer son tour pour s'épargner un échec devant la chambre des députés.

Avec AFP