Un kamikaze a précipité sa voiture piégée contre un minibus transportant des employés de la chaîne de télévision Tolo. L'attaque, qui a fait sept morts, n'a pas été revendiquée. Mais les Taliban sont toutefois soupçonnés d'en être à l'origine.
Au moins sept employés de la chaîne de télévision afghane Tolo ont été tués, mercredi 20 janvier, dans le centre de Kaboul, au cours du premier attentat d'envergure contre un média du pays.
L'attaque à la voiture piégée n'a pas été revendiquée dans l'immédiat mais les Taliban avaient annoncé en octobre que les deux principales chaînes afghanes, Tolo et 1TV, étaient considérées comme des "cibles militaires" susceptibles d'être attaquées. Ils leur reprochaient de diffuser de la "propagande" et d'avoir affirmé que les rebelles islamistes auraient commis des viols durant les combats dans la ville de Kunduz (nord), envahie par les insurgés en septembre dernier.
L'attentat de mercredi a ciblé un minibus transportant des employés de la société de production Kaboora, une filiale du groupe Tolo, qui se décline en chaînes généralistes et d'informations. Tolo fait partie de Moby Group qui appartient à Saad Mohseni, un magnat des médias connu pour sa liberté de ton.
"Les ennemis de l'humanité et de la paix ont tué mes collègues"
Le chef de la police de Kaboul, Abdul Rahman Rahimi, a confirmé que Tolo était la cible et évoqué un bilan de 7 personnes tuées et 25 blessées. Le kamikaze a précipité sa voiture piégée contre le minibus sur la route de Dar ul-Aman, dans l'ouest de Kaboul, selon Sayed Gul Agha Rohani, chef-adjoint de la police de Kaboul.
"Les ennemis de l'humanité et de la paix ont tué mes collègues, a écrit Fawad Aman, un présentateur-vedette de Tolo, sur sa page Facebook. Ces attaques lâches ne nous dissuaderont pas de continuer à révéler la vérité".
L'attaque a eu lieu près de l'ambassade russe et une source au sein du ministère russe des Affaires étrangères à Moscou a assuré à l'AFP qu'"aucun membre du personnel de l'ambassade n'a été blessé" lors de l'attaque.
Ce nouvel attentat, condamné par le président afghan Ashraf Ghani, intervient deux jours après une nouvelle rencontre quadripartite réunissant des représentants chinois, américains, pakistanais et afghans à Kaboul pour tenter de relancer le processus de paix entre le gouvernement afghan et les rebelles talibans.
Les insurgés, engagés dans un conflit lancé à la chute de leur régime en 2001, n'étaient pas présents à la réunion de lundi visant à relancer le processus de paix et on ignore quelles factions du mouvement comptent y participer.
Avec AFP