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Le ministère de la Culture veut remplacer le clavier Azerty

Le ministère de la Culture et de la Communication a commandé à l'Association française de normalisation un nouveau type de clavier d'ordinateur plus en phase avec les particularités linguistiques et typographiques du français.

Qu’a fait de mal notre bon vieux clavier Azerty ? "Il est vieux et il n’est pas bon", résume à France 24 Philippe Magnabosco, chef de projet au sein de l’Association française de normalisation (Afnor). Cette organisation a été chargée par le ministère français de la Culture et de la Communication de créer un nouveau clavier d'ordinateur tenant compte des spécificités du français.

Dans sa forme actuelle, le clavier Azerty n'est pas exempt de défauts pour écrire dans la langue de Molière. Le spécialiste les énumére : extrême difficulté pour créer des majuscules accentuées ou pour utiliser les guillemets en double-chevrons (les « »), inexistence du ç majuscule et des espaces insécables… La liste est longue.

Un clavier inadapté, 2017 en ligne de mire

Il est "presque impossible d’écrire en français correctement avec un clavier commercialisé en France", affirme le ministère de la Culture dans son document de travail. "Actuellement, les seules possibilités sont les raccourcis claviers et la correction automatique de certains logiciels, mais ce ne sont que des palliatifs", se désole l’expert de l’Afnor.

Pour faire mieux que ces expédients, "nous organisons actuellement une succession de tours de table avec les différents acteurs", explique Philippe Magnabosco. "Nous réunissons le demandeur, c’est-à-dire le ministère de la Culture, avec des associations de consommateurs, des experts du sujet, des linguistes et bien évidemment les constructeurs de clavier."

Au fil des réunions, le futur clavier doit s’esquisser. Un premier projet devrait être rendu public à l’été 2016. Une enquête publique de six semaines débutera alors durant laquelle tout le monde pourra émettre son avis. Les contributions seront ensuite dépouillées et un projet final de norme homologué par Afnor pourra être présenté. "L’objectif est que la norme soit prête pour début 2017 ", affirme Philippe Magnabosco.

Une nouvelle norme non contraignante

"La norme aura un caractère volontaire, les fabricants de claviers ne seront pas dans l’obligation de l’adopter", précise le chef de projet d’Afnor. "Et quid des claviers dématérialisés de nos smartphones ? "Notre réflexion est centrée sur les claviers physiques. Si les constructeurs veulent l’adapter en dématérialisé, libre à eux."

Mais alors ce nouveau clavier adapté à la langue française ne risque-t-il pas de ne devenir qu’un accessoire réservé à quelques initiés ? C'est le risque. Mais le ministère de la Culture précise dans son document de travail que la nouvelle norme "pourrait être exigée dans le cadre des marchés publics de l’administration", espérant ainsi un effet incitatif sur l'offre de claviers, cantonée au traditionnel Azerty dans l'Hexagone.