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Renault présentera en mars un plan pour "améliorer" ses voitures diesel, a annoncé mardi un responsable de l'entreprise, qui a été contrainte de rappeler des milliers de véhicules dont le seuil de pollution dépasse la norme.

La faute aux systèmes de dépollution. Les responsables de Renault ont reconnu, lundi 19 janvier, lors d'une audition devant la commission indépendante mise en place par le gouvernement après le scandale Volkswagen, qu'un certain nombre de véhicules diesel souffraient d'une sorte de "bug" qui empêche les polluants d'être captés correctement.

Ce problème expliquerait la raison pour laquelle une partie des voitures de la marque au losange testées dépassent largement les seuils autorisés de pollution au CO2 et aux oxydes d'azote (NOx). Ces révélations secouent depuis jeudi 14 janvier la maison Renault, qui essaie de ne pas être mis dans le même sac que Volkswagen.

Entre 17°C et 35°C

Dans le cas du constructeur français, il ne s'agirait pas d'un logiciel fraudeur comme pour la marque allemande, a répété la ministre de l'Écologie Ségolène Royal mardi 19 janvier sur RTL. Devant la commission indépendante, les responsables de Renault ont détaillé les soucis des systèmes de dépollution des oxydes d'azote. Lorsque la température est inférieure à 17°C ou supérieure à 35°C, la captation de NOx au niveau du pot d'échappement n'est pas optimale.

Si lors des tests d'homologation en laboratoire les températures sont toujours comprises entre ses deux "extrêmes", il n'en va pas de même dans les conditions de conduite réelle. D'où des dépassements de seuil importants constatés lors des tests sur piste par la commission indépendante.

Renault s'est engagé à "modifier" le moteur des véhicules concernés et présentera, en mars, un plan plus large pour s'assurer que ses diesels rentrent dans les clous réglementaires. En attendant, Segolène Royal a annoncé que plus de 15 000 voitures avaient commencé à être rappelées par Renault pour des "remises à niveau techniques".

Question d'image

La marque au losange pourrait, cependant, être amenée à modifier un nombre bien plus conséquent de voitures. Deux modèles sont pour l'instant pointés du doigt, la Renault Espace 5 et le Captur, ce qui représente un parc d'environ 700 000 véhicules vendus en 2015, d'après un porte-parole du constructeur.

Mais le problème de Renault n'est pas seulement technique. Son image risque également d'en prendre un coup. "Le Monde" cite, ainsi, des membres de la commission Royal qui se demandent s'il n'est "pas aussi grave de taire sciemment le caractère polluant de ses véhicules que d’installer un logiciel de leurre antipollution ?". Encore faudrait-il savoir depuis quand les responsables de la marque savent que certains de leurs voitures diesel polluent beaucoup plus dans des conditions de conduite réelle.