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Devant les Amis du Crif, lundi, à Paris, le Premier ministre Manuel Valls a appelé les pouvoirs publics "à changer d'attitude" envers les campagnes de boycott des produits israéliens. Sans toutefois reprendre à son compte le mot "interdiction".

Manuel Valls s'est prononcé, lundi 18 janvier, en faveur de mesures contre les manifestations pour le boycott des produits israéliens. "Les pouvoirs publics doivent changer d'attitude", vis-à-vis de ces manifestations qui participent, selon lui, d'un "climat nauséabond", a estimé le Premier ministre devant Les Amis du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France).

Il prenait part à une conférence-débat organisée par cette instance à Paris, une première pour un Premier ministre en exercice. "Nous allons vivre longtemps avec ce climat", a-t-il dit d'emblée, évoquant la lutte antiterroriste et les mesures de sécurité prises. "On voit très bien comment on est passé de la critique d'Israël à l'antisionisme et de l'antisionisme à l'antisémitisme", a-t-il souligné.

Ce n'est pas la première fois que le chef du gouvernement prend cette position. En décembre, il avait condamné les campagnes appelant au boycott des produits israéliens, du fait du conflit avec les Palestiniens, menées par le mouvement BDS ("Boycott, désinvestissement et sanctions").

Début janvier, un rassemblement de ce mouvement avait toutefois été autorisé par la préfecture de police place de l'Opéra, alors que le Palais Garnier accueillait la compagnie de danse israélienne Batsheva. "Cette manifestation [...] était d'autant plus absurde qu'on mettait en cause la culture", a estimé Manuel Valls, alors que le président du Crif, Roger Cukierman, lui rappelait sa demande d'interdiction de toute manifestation liée au mouvement BDS.

"Ce que je peux vous dire, c'est que j'en parlerai, et j'en ai déjà parlé avec le ministre de l'Intérieur", Bernard Cazeneuve, a répondu le chef du gouvernement. 

Avec AFP

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