Après des semaines de blocage, Artur Mas, président indépendantiste sortant de la Catalogne, a annoncé samedi son intention de ne pas briguer un nouveau mandat, afin qu'un gouvernement sécessionniste puisse être formé.
Un pas de plus vers l’indépendance catalane. Les indépendantistes catalans ont fait taire leurs divisions, samedi 9 janvier, pour pouvoir former un gouvernement et progresser vers la sécession d'avec l'Espagne, en sacrifiant la candidature du controversé président régional sortant, Artur Mas. Le retrait de la candidature du conservateur, président indépendantiste de la région depuis quatre ans, sort de l'impasse les deux formations séparatistes qui, ces trois derniers mois, avaient été incapables de s'entendre.
L'accord, qui "n'était pas prévu il y a 24 heures" selon Artur Mas, a été conclu après une ultime journée de tractations, avant qu'expire le délai pour la formation d'un gouvernement, dimanche à minuit. Assurant qu'il se sentait "très tranquille" et non pas humilié, il a dit avoir pris cette décision "douloureuse" pour lui, "en mettant au-dessus de tout l'intérêt du pays", sa région aux 7,5 millions d'habitants.
"Le défi indépendantiste"
Le gouvernement conservateur espagnol a immédiatement réagi à cet accord en insistant dans un communiqué sur la nécessité de former un gouvernement qui "dispose d'une base parlementaire ample", notamment pour "faire face au défi indépendantiste".
Une session du parlement régional doit être convoquée pour un vote d'investiture dimanche du nouveau candidat à la présidence de la région, Carles Puigdemont, 53 ans. Membre du parti de centre-droit d’Artur Mas, Puigdemont est maire de la ville de Girone, à une centaine de kilomètres au nord de Barcelone. Journaliste de profession, il siège depuis 2006 au parlement régional et préside l'association des municipalités pour l'indépendance.
Leur projet reste d'amener la Catalogne à se séparer de l'Espagne en 2017 au plus tard. Le 9 novembre, les parlementaires catalans avaient adopté une résolution annonçant le lancement du processus d'indépendance et l'insoumission aux institutions de l'État espagnol. La résolution a été annulée quelques semaines plus tard par la Cour constitutionnelle, que les indépendantistes ne reconnaissent plus.
Avec AFP