L’homme abattu jeudi devant un commissariat du nord de Paris était en possession d’un papier sur lequel figure un drapeau de l’EI et une revendication manuscrite, a indiqué le parquet de Paris. La section antiterroriste a été saisie.
L’homme qui a été tué par des policiers, jeudi 7 janvier, devant un commissariat du 18e arrondissement, dans le nord de Paris, alors qu'il tentait de pénétrer dans le bâtiment était en possession d’un papier sur lequel figure un drapeau de l’organisation État islamique (EI) et une déclaration d'allégeance au chef de l'EI Abou Bakr al-Baghdadi, rédigée en langue arabe. Il y justifie également son acte par une vengeance contre "les attaques en Syrie". La section anti-terroriste du parquet de Paris a été saisie.
Entrées dans le fichier automatisé des empreintes digitales (FAED), ses traces papillaires correspondent à celles d’un homme interpellé en 2013 pour une affaire de vol en réunion à Sainte-Maxime, dans le sud de la France. Il s’était alors identifié devant les gendarmes comme un sans domicile fixe né en 1995 à Casablanca, au Maroc. Mais le parquet de Paris insiste sur le fait que l’identité fournie en 2013 n’a jamais pu être confirmée, l’homme ne possédant pas de papiers.
À 11 h 30, cet homme porteur "d'une arme blanche de type feuille de boucher" et d'un dispositif explosif factice "s'est présenté devant le commissariat du 18e arrondissement, a exhibé son arme et crié 'Allah Akbar' (Dieu est le plus grand, en arabe, NDLR) avant d'être abattu par les policiers en faction", a annoncé le procureur de la République de Paris, François Molins, dans un communiqué.
Arrivé en courant, il a sorti le hachoir de la poche intérieure de son manteau devant deux policiers en faction, a détaillé une source proche de l'enquête. "Il a refusé d'obéir aux sommations d'usage et les policiers ont fait feu", a ajouté cette source, qui précise que six douilles ont été retrouvés.
Satah Smirani, cuisinier du restaurant "À la Goutte d'or", a raconté avoir "entendu trois coups de feu". "On est sorti sur le trottoir pour voir, et là, il y avait un homme à terre", a-t-il raconté, joint par téléphone par l'AFP.
Les policiers ont, dans un premier temps, ordonné aux passants de se réfugier dans les magasins, dont les rideaux de fer ont été baissés. La rue a été bouclée. Les élèves d'une école maternelle et d'une école primaire de la rue ont été "confinés", a indiqué l'académie de Paris. À quelques centaines de mètres de là, le Sacré-Cœur, haut lieu touristique parisien, tire le rideau pour quelques heures.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est rendu au commissariat de police de la rue de la Goutte-d'Or, dans le nord de Paris, pour "exprimer" aux policiers sa "solidarité" et sa "confiance",
Cette agression, un an jour pour jour après l'attentat contre Charlie Hebdo, a eu lieu alors que François Hollande présentait ses vœux aux forces de sécurité à la préfecture de police de Paris, lieu symbolique où il s'était incliné il y a un an sur les cercueils de trois policiers figurant parmi les victimes des frères Kouachi et d'Amedy Coulibaly, auteurs des attentats du 7 au 9 janvier 2015.
Avec AFP et Reuters