![Accusé de sexisme, le festival d'Angoulême inclut des femmes dans son Grand Prix Accusé de sexisme, le festival d'Angoulême inclut des femmes dans son Grand Prix](/data/posts/2022/07/21/1658378368_Accuse-de-sexisme-le-festival-d-Angouleme-inclut-des-femmes-dans-son-Grand-Prix.jpg)
Après une polémique sur sa liste 100 % masculine pour son Grand Prix, le festival d'Angoulême a réagi aux critiques en annonçant que des femmes seraient nommées. Il se défend toutefois en assurant ne pas pouvoir "refaire l'histoire de la BD".
Sous le feu des critiques depuis l’annonce de la liste des 30 nommés 100% masculins pour son Grand Prix, le festival d’Angoulême de la bande dessinée (FABD) a finalement réagi dans un communiqué et décidé de faire amende honorable.
Les responsables de cet événement annuel de la bande dessinée ont décidé de rallonger leur sélection pour cette récompense : "Le Festival va, sans enlever aucun autre nom, introduire de nouveau des noms d’auteures dans la liste des sélectionnés au titre du Grand Prix 2016".
"Très peu d'auteures reconnues"
Dans ce texte publié sur sa page Facebook, le FABD se défend toutefois de tout sexisme et assure qu’il "ne peut pas refaire l’histoire de la bande dessinée". Il justifie ainsi sa première liste en expliquant : "lorsque l’on remonte dans ce laps de temps pour regarder quelle était la place des hommes et des femmes, dans le champ de la création, en matière de bande dessinée, force est de constater qu’il y très peu d’auteures reconnues". Il ajoute qu’il y a deux ans lors de la sélection du Grand Prix, deux femmes, Marjane Satrapi et Posy Simmonds, avaient été introduites dans la liste mais qu’elles "ont recueilli très peu de votes" et ont donc été "sorties de la liste".
Le festival affirme par ailleurs œuvrer pour la reconnaissance des auteures féminines dans l’univers de la bande dessinée notamment à travers sa sélection officielle : "Pour l’édition 2016 de l’événement, celle-ci fait apparaître des créatrices dans une proportion tout à fait significative (25 % des livres alors que la représentation de celles-ci parmi l’ensemble des auteures est inférieure à 15 %)". Il espère désormais que cette polémique va "constituer un marqueur pour les années à venir" et qu’il y aura "apporté sa contribution".
La dessinatrice Laurel critique à sa façon le festival d'Angoulême
#WomenDoBD Un petit dessin. pic.twitter.com/uP6T93r9jB
— Laurel (@bloglaurel) 5 Janvier 2016Une menace de boycott
Cette réaction intervient quelques heures après une menace de boycott du festival par un collectif d’auteurs. Plusieurs hommes nommés pour le Grand Prix 2016, Riad Sattouf, Joann Sfar, Etienne Davodeau mais aussi les Américains Daniel Clowes et Charles Burns, avaient également fait part de leur mécontentement en demandant, par solidarité avec leurs collègues femmes, que leur nom soit retiré de la liste.
La ministre de la Culture Fleur Pellerin est aussi montée au créneau sur l’antenne de France Info : "Quand je vois un grand prix qui récompense toute une carrière ou qui récompense une trajectoire, je me dis que c'est tout de même un peu étonnant, même si probablement les femmes sont sous-représentées parmi les auteurs de bandes dessinées, que l'on n'ait pas trouvé sur 30 noms un seul nom de femme à honorer".
Depuis la première édition du FIBD en 1973, une seule femme, Florence Cestac, a été distinguée par le grand prix. La dessinatrice Claire Bretécher a pour sa part obtenu un "Grand prix du dixième anniversaire" en 1983.
Un des nombreux tweets de réaction mettant en avant des femmes du monde de la BD
#WomenDoBD ... Et avec talent qui plus est ! pic.twitter.com/5HH9VYFjBT
— Librairie du MuCEM (@LibrairieMuCEM) 6 Janvier 2016