Président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Jean-François Copé se réjouit de voir le rôle des députés renforcé grâce à la conception "américaine" des institutions françaises qu'a, selon lui, Nicolas Sarkozy.
"Nicolas Sarkozy a une conception très américaine des institutions". S’il risque de venir nourrir le procès en atlantisme attenté au président de la République par ses détracteurs, ce constat fait par le député de Seine-et-Marne Jean-François Copé réjouit le président du groupe parlementaire UMP à l’Assemblée nationale qu'il est aussi.
"Depuis l'arrivée à l'Élysée de Nicolas Sarkozy en 2007, la présidence de la République a considérablement renforcé son pouvoir de décision au détriment des ministres qui ont vu le leur s’affaisser (...). Mais, parallèlement à la mise en place de cette hyper-présidence, l’objectif a été aussi d'avoir une Assemblée nationale plus forte, comme c'est le cas aux-États-Unis avec le Congrès", a-t-il déclaré à FRANCE 24.
Conviction d'un réel renforcement du poids de l'institution de la part du maire de Meaux ? Ou bien simple façon de minimiser son éviction du gouvernement lors de l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, lui qui fut ministre délégué au Budget des Premiers ministres Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin ?
Si le chef de file des députés UMP à l'Assemblée a sorti un livre ("Un député, ça compte énormément" aux Éditions Albin Michel) dans lequel il fait part de ses convictions nées de la révision de la Constitution de juillet 2008, tous les députés ne semblent effectivement pas partager l'idée qu'ils sont devenus des acteurs dont la voix porte jusqu'au sommet de l'État... Le récent fiasco du vote du projet de loi Hadopi au Palais Bourbon en témoigne.
"On était encore dans l’ancien système, plaide Jean-François Copé à ce propos. Le nouveau ne va s’appliquer qu'à partir de maintenant (La réforme sur le travail législatif s’applique depuis début mai, NDLR)"
"J’aime bien le mot 'président'"
"Nous, les députés, avons désormais de nouveaux pouvoirs. Nous définissons par exemple la moitié de l’ordre du jour, alors qu'avant nous n'avions pas notre mot à dire à ce propos. Ça change beaucoup de choses ! (…) Le temps où un ministre pouvait se présenter devant les députés et dire : 'c'est comme ça et ce n’est pas autrement' est complètement révolu", poursuit Jean-François Copé.
Selon l’auteur de "Promis, J’arrête la langue de bois" (Éditions Hachette Littératures), son précédent ouvrage, la réforme des institutions fait même émerger un nouveau couple, associant le président de la République et le président du groupe majoritaire à l’Assemblée...
De là à penser que Jean-François Copé affûte déjà ses armes pour 2017, année d’élection présidentielle pour laquelle il ne cache pas son intérêt, il n'y a qu'un pas que certains franchissent allègrement. Lui le premier d'ailleurs, n'hésitant pas à glisser sur le plateau de FRANCE 24 : "Dans président de groupe, il y a le mot 'président, qui est un mot que j’aime bien"….