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Vœux de François Hollande : "Nous n’en avons pas terminé avec le terrorisme"

Après une année "terrible" marquée par une série d'attentats sur le territoire français, le président François Hollande a adressé ses vœux aux Français en indiquant que 2016 sera consacrée à la lutte contre le terrorisme et le chômage.

"2015 fut une année de souffrance et de résistance, alors faisons de 2016 une année de vaillance et d’espérance". Après une année marquée par le terrorisme, le président français, François Hollande, a présenté ses vœux aux Français, jeudi 31 décembre, lors d’une allocution radio-télévisée qu’il souhaitait empreinte de "gravité et de solennité".

Citant la série d'attentats qui ont touché la France en 2015, de Charlie Hebdo et l’Hypercacher en janvier à "l'horreur" des attaques qui ont fait 130 morts le 13 novembre, le chef de l’État a, dans un premier temps, tenu à adresser ses premières pensées aux "victimes du fanatisme". "Ce soir, en votre nom, j'exprime notre compassion et notre affection" aux victimes, "ces tragédies demeureront gravées dans chacune de nos mémoires. Elles ne s'effaceront jamais", a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : "Mais, malgré le drame, la France n'a pas cédé. Malgré les larmes, elle s'est tenue debout. Face à la haine, elle a montré la force de ses valeurs. Celles de la République".

"Françaises, Français, je suis fier de vous"

Le chef de l’État a ensuite affirmé qu'il devait "la vérité" aux Français et que "la France n'en avait pas terminé avec le terrorisme" car la "menace est toujours là" et "reste même à son plus haut niveau". "Mon premier devoir, c'est de vous protéger, a-t-il déclaré. Vous protéger, c'est agir à la racine du mal : en Syrie, en Irak. C'est pourquoi, nous avons intensifié nos frappes contre Daech [autre appellation, en arabe, de l’organisation État islamique]. Les coups portent, les jihadistes reculent, alors nous continuerons autant que nécessaire […] Françaises, Français, je suis fier de vous. Vous avez fait preuve dans ces circonstances de détermination, de solidarité et de sang-froid", a-t-il dit encore.

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Face à la menace du terrorisme, François Hollande a confirmé son souhait d'inscrire dans la Constitution la possibilité de déchoir de la nationalité française les binationaux nés en France condamnés pour un crime constituant une atteinte grave à la vie de la nation, un projet qui divise la gauche. Alors qu'il a besoin d'une majorité des trois cinquièmes du Parlement pour faire voter cette mesure, il a dit qu'il respectait le débat parlementaire à venir.

"Le chômage reste ma première priorité"

Sur le front économique, le président n'a toujours pas obtenu la baisse du chômage dont il a fait une condition pour se présenter à l'élection présidentielle de 2017. Aussi a-t-il affirmé que la lutte contre le chômage restait sa "première priorité" et a dévoilé le nombre des futures nouvelles formations qui seront mise en place pour ce faire : 500 000.

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Vœux de François Hollande : "Nous n’en avons pas terminé avec le terrorisme"

François Hollande a par ailleurs annoncé le lancement d'un programme de grands travaux, en particulier dans le cadre de la transition énergétique, et il a demandé au gouvernement la généralisation du service civique.

Autre priorité: l'apprentissage, car "l'effort en faveur de la génération qui vient, c'est un devoir sacré". "Je fixe l'objectif qu'aucun apprenti ne soit sans employeur et qu'aucun employeur ne demeure sans apprenti", a-t-il détaillé, demandant aussi au gouvernement d'engager "par étapes", la "généralisation" du service civique.

François Hollande s'est félicité aussi de la "réussite" de la COP21, "un résultat considérable" qui se traduira par un "programme de grands travaux pour la rénovation de nos bâtiments, pour le développement des énergies renouvelables et pour la croissance verte".

Accents mitterrandiens

Avec des accents mitterrandiens, il a exalté "l'amour de la patrie", au "cœur" de son engagement. L'avenir de la France n'a "jamais [été] dans le repli, la fermeture, la discrimination ou la nostalgie", a-t-il cependant ajouté dans une claire allusion à la montée du Front national.

Puis il a joint le geste à la parole, se rendant au pied des Champs-Élysées pour aller à la rencontre de quelques-uns des plus de 100 000 membres des forces de sécurité et de secours en cette nuit de la Saint-Sylvestre.

Plusieurs responsables de la majorité et de l'opposition ont commenté l'allocution présidentielle. "Je souhaite que l'appel du président de la République à faire vivre l'unité nationale soit entendu de tous", a déclaré pour sa part le président du groupe PS de l'Assemblée Bruno Le Roux.

"Rien d'audacieux qui puisse nourrir l'espérance en économie", a pour sa part déploré le député Les Républicains (LR, droite) Hervé Mariton. Quant à Marine Le Pen, présidente du Front national (FN, extrême droite), elle a jugé que "rien ne montre ce soir que le président ait pris la mesure de la situation de la France".

Avec AFP et Reuters