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Reporters sans frontières a recensé au moins 67 journalistes tués en 2015 dans l'exercice ou en raison de leurs fonctions. La France est au troisième rang des pays les plus touchés à cause de l'attaque du 7 janvier contre "Charlie Hebdo".

L’année 2015 a encore une fois été meurtrière dans les médias. Alors qu’en 2014, l’organisation Reporters sans frontières avait recensé 66 journalistes tués dans le monde en raison de leur profession, elle en a dénombré 67 depuis janvier.

Dans son rapport annuel publié mardi 29 décembre, RSF souligne que 110 journalistes ont été tués en raison de leur métier ou sont décédés de morts suspectes. "Pour 67 d'entre eux, l'organisation est en mesure 'affirmer de manière formelle qu'ils ont été tués en raison de leur profession ou dans l'exercice de leur mission", peut-on lire dans ce bilan.

27 "journalistes-citoyens" (blogueurs) et 7 collaborateurs de médias ont également été assassinés, d'après l'ONG qui demande une "réaction à la hauteur de l’urgence". Elle réclame notamment la nomination "sans tarder d'un représentant spécial pour la protection des journalistes auprès du secrétaire général des Nations Unies".

"Il est impératif de mettre en place un mécanisme concret pour l'application du droit international sur la protection des journalistes. Aujourd'hui, des groupes non étatiques perpètrent des exactions ciblées contre eux, tandis que de trop nombreux États ne respectent pas leurs obligations", a également insisté le secrétaire général de RSF Christophe Deloire, dans un communiqué.

Triste classement pour la France

En tête des pays les plus meurtriers pour les journalistes cette année, figurent l'Irak et la Syrie, suivis de la France, du Yémen, du Soudan du Sud, de l'Inde, du Mexique et des Philippines. La France est à la troisième place en raison de l'attaque jihadiste du 7 janvier contre la rédaction de l'hebdomadaire "Charlie Hebdo" à Paris dans laquelle huit journalistes ont perdu la vie parmi les 12 victimes.

Cette attaque "participe à l'inversion de la tendance de 2014 où deux tiers des reporters tués dans le monde l'avaient été en zones de conflits. Cette année, au contraire, deux tiers des journalistes tués l'ont été en temps de paix", souligne RSF.

Dans son bilan, l’ONG rappelle aussi l’assassinat du photojournaliste mexicain Ruben Espinosa, retrouvé mort en août "avec des traces de tortures" au côté de quatre femmes dans un appartement de Mexico, celui en Somalie de Hindiyo Haji Mohamed, l'une des deux femmes journalistes tuées cette année dans le monde ou encore l'assassinat "mis en scène" par l'organisation Etat islamique du journaliste japonais Kenji Goto.

RSF fait également état de 54 journalistes retenus en otage à travers le monde (dont 26 en Syrie) et de 153 autres détenus (dont 23 en Chine, 22 en Égypte et 18 en Iran).

Avec AFP et Reuters