
Bien que les enquêteurs affirment disposer de nombreuses informations, beaucoup d’incertitudes demeurent sur la tragédie du vol Rio-Paris. Fin juin, le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) devrait rendre son premier rapport.
D’ici la fin juin, le Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) devrait rendre un premier rapport sur la disparition, lundi dernier, de l’Airbus 330-200 qui reliait Rio à Paris avec 228 personnes à son bord.
"Nous avons déjà beaucoup d’éléments", a déclaré le directeur du BEA chargé de l'enquête, Paul-Louis Arslanian, lors d’une conférence de presse qui se tenait mercredi au Bourget.
Affirmant qu'"aucun élément n'amène à penser que l'avion avait un problème avant son départ de Rio", l’homme a tout de suite rappelé que beaucoup d’incertitudes demeuraient. Impossible pour l’instant de savoir de façon "précise où sont les morceaux d'épave", ni "l’heure exacte" des envois des messages automatiques indiquant des défaillances techniques.
Ces messages, tous émis en quelques minutes seulement, sont, par ailleurs, "très difficile à décrypter", selon Louis Jobard, président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL). Pour ce pilote de ligne chez Air France, ces informations, qui sont codées, ne signalent que des problèmes techniques très précis.
"On peut ne jamais retrouver les enregistreurs"
La recherche des boîtes noires, jugée comme la "priorité absolue" par le gouvernement français, ne pourrait également jamais aboutir. "On ne peut pas exclure que l'on ne retrouve pas les enregistreurs", a reconnu Paul-Louis Arslanian, expliquant que les fonds marins dans la zone sont "montagneux et profonds" de plusieurs milliers de mètres.
Le BEA précise cependant que de nombreuses enquêtes ont déjà abouti sans que ces enregistreurs, qui consignent, entre autres, toutes les conversations dans le cockpit, aient été retrouvés. Les boîtes noires restent toutefois "un moyen précieux pour les enquêtes". A condition qu'elles soient "en bon état" a-t-il ajouté. Ne laissez pas croire à qui que ce soit que nous sommes devant la question suivante : ‘Si nous avons les enregistreurs, nous saurons ce qui s'est passé, si nous ne les avons pas, nous ne saurons pas’. C'est faux."