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Fifa : le gouvernement français prend fait et cause pour Platini

Suspendu de toute activité liée au football pour huit ans par la Commission d’éthique de la Fifa, Michel Platini semble désormais contraint de tirer un trait sur la campagne présidentielle de l’instance. Il conserve toutefois des soutiens de marque.

À défaut de bonnes nouvelles, Michel Platini n’a pas manqué de soutien ces derniers jours. L’ex-président de l’UEFA, candidat déclaré à la tête de la Fifa mais suspendu de toute activité liée au football par l’instance, a reçu celui du gouvernement français, mardi 22 décembre. Une prise de position incarnée par le ministre français des Sports Patrick Kanner, qui s’est exprimé sur la radio Europe 1.

"Moi je soutiens le président de l'UEFA, même s'il est suspendu, parce que je l'ai vu fonctionner dans le cadre de l'Euro-2016, je trouvais qu'il était vraiment en capacité de pouvoir remettre de l'ordre au sein de la Fifa", a déclaré le ministre, en référence au verdict rendu lundi 21 décembre par la commission d’éthique de la Fifa.

Platini "n'a pas que des amis"

La justice interne Fifa était appelée à se prononcer sur un paiement controversé effectué par l’ex-président de l’instance Sepp Blatter à l’endroit de l’ancien numéro 10 des Bleus. Un versement de 1,8 million d’euros, effectué en 2011 pour une tâche supposément effectuée entre 1998 et 2002, qui a finalement coûté huit années de suspension à Platini et Blatter.

"On sent quand même une forme d'acharnement aujourd'hui contre Michel Platini. A-t-il pu se défendre dans de bonnes conditions ? Je ne suis pas certain", a estimé Patrick Kanner.

"On sait très bien que la commission d'éthique de la Fifa a pu être très proche des anciens dirigeants, notamment de Sepp Blatter, [...] qui entraîne peut-être dans sa chute celui qu'il pensait pouvoir être son successeur mais qui pour lui, à un moment donné, n'a pas été celui qu'il aurait aimé faire venir à sa place", a-t-il poursuivi.

"J'en aurai pris plein la gueule"

"C'est une course contre la montre qu'a engagée Michel Platini, mais j'ai l'impression que les aiguilles viennent d'être enlevées et que ça va être très très compliqué pour lui", a renchéri le ministre, qui s’est dit convaincu que Platini, qui "n'a pas que des amis, manifestement", irait selon lui "jusqu’au bout".

Le Français, ex-favori de la course à la présidence de la Fifa, a d’ores et déjà annonce son intention d’interjeter appel auprès du Tribunal arbitral du sport, mais aussi de saisir la justice civile afin d’obtenir réparation. "Tant que je n'ai pas reçu les motivations de la suspension, je ne peux théoriquement pas faire appel devant le TAS", a-t-il expliqué mardi à l’AFP, accusant la Fifa de vouloir faire traîner les choses.

"C'est le vrai match qui commence […] Quoi qu'il advienne, mon image aura été écornée, j'en aurai pris plein la gueule. On m'a mis dans le même sac que Blatter", a regretté Platini dans cet entretien.

Mais même si l’ex-numéro 10 des Bleus parvient à laver son honneur par le biais de la justice, ses espoirs de briguer la présidence de la Fifa semblent désormais perdus. Le scrutin est programmé pour le 26 février 2016.