Des représentants des factions libyennes rivales ont signé jeudi un accord élaboré sous l'égide de l'ONU prévoyant la formation d'un gouvernement d'union nationale. Le texte était pourtant contesté au sein des deux parties.
Des députés et des hommes politiques libyens ont signé, jeudi 17 décembre à Skhirat, au Maroc, un accord élaboré par les Nations unies pour sortir la Libye du chaos, malgré l'objection des deux Parlements rivaux qui l'ont rejeté d'avance.
L'accord prévoit la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, dont les pays occidentaux espèrent qu'il pourra contrer l'influence croissante du groupe terroriste État islamique (EI). Selon notre journaliste James André, ce nouveau gouvernement sera "un interlocuteur qui pourra demander de l’aide à la communauté internationale pour lutter contre Daech", fournissant ainsi le prétexte nécessaire à une intervention étrangère. Le texte prévoit également d'instaurer un conseil présidentiel, au début d'une période de transition qui devra s'achever par des élections législatives.
Mais cet accord est loin de faire l'unanimité et sa mise en œuvre s'annonce compliquée, étant donné qu'il a déjà été rejeté par les chefs des deux Parlements rivaux et par les tenants de la ligne dure dans les deux camps. James André questionne d’ailleurs son utilité : "Est-ce que cet accord peut faire avancer ce dossier libyen ? Ce n’est pas clair car les deux leaders des Parlements qui ne sont pas d’accord sont unis par une seule chose : leur antagonisme contre l’ONU, qu’ils accusent d’ingérence dans les affaires libyennes."
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Quatre ans après la chute de Mouammar Kadhafi, la Libye est divisée entre un gouvernement autoproclamé à Tripoli et le gouvernement reconnu par la communauté internationale qui a trouvé refuge dans l'Est, près de la frontière égyptienne. Ces deux entités sont soutenues par d'anciens rebelles et des milices qui ont fait plonger le pays dans le chaos, ce dont a profité l'EI pour s'implanter, notamment autour de la ville de Syrte.