
Le roi de Thaïlande, hospitalisé depuis des mois, a fait lundi sa première apparition publique depuis septembre devant les caméras de la télévision nationale. Son état de santé est un sujet sensible dans le pays où existe le crime de lèse-majesté.
Les Thaïlandais ne l'avaient plus vu depuis le 1er septembre. Le roi de Thaïlande, Bhumibol Adulyadej, hospitalisé depuis des mois, a fait lundi 14 décembre une apparition publique rare, dans un contexte de grande inquiétude autour de son état de santé.
Le Palais a publié lundi soir une photographie officielle le montrant, de loin, assis sur un trône doré. Les images ont été tournées lors d'une cérémonie de prestation de serment : les nouveaux juges des tribunaux civils et militaires se sont déplacés à l’hôpital de Bangkok où le monarque est en convalescence.
Le roi de Thaïlande, qui a eu 88 ans le 5 décembre, est hospitalisé depuis des mois, notamment pour une infection du sang, selon le Palais. Le jour de son anniversaire, il était resté invisible. Peu de bulletins de santé sur son état ont été publiés.
#TIME Magazine May 27, 1966. King Bhumibol, Queen Sirikit of #Thailand pic.twitter.com/Jcv4PzkTqj
— господин Чернышёвъ (@White_technolog) 15 Décembre 2015En septembre, le Palais a publié une vidéo du monarque en fauteuil roulant, visiblement affaibli, dans un magasin de l'hôpital. Ces dernières années, le roi a été hospitalisé à plusieurs reprises pour divers problèmes de santé, notamment une infection pulmonaire et plus récemment de l'hydrocéphalie. Le sujet de sa succession est extrêmement sensible.
Plus vieux roi en exercice – il est monarque depuis 1946 -, le roi Bhumibol Adulyadej est l'objet d'un culte de la personnalité le présentant comme le ciment d'une nation très divisée. Présenté comme un demi-dieu et le bienfaiteur de la Nation depuis des décennies, il est révéré par les quelque 67 millions d'habitants du pays et ses portraits sont omniprésents à travers la Thaïlande. Ce culte a été renforcé depuis le coup d'État du 22 mai 2014, réalisé au nom de la défense de la monarchie.
La monarchie thaïlandaise est protégée par une des lois de lèse-majesté les plus sévères du monde, ayant pour conséquence une importante autocensure des médias, y compris étrangers. Cet été, un homme a été condamné à 30 ans de prison et une femme à 28 ans après avoir publié plusieurs messages sur Facebook jugés insultants pour la famille royale.
Avec AFP et Reuters