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"L'étrange victoire"

Au menu de cette revue de presse française, lundi 14 décembre, les résultats du second tour des élections régionales. Ni vainqueur, ni vaincu.

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A la Une de toute la presse française, ce matin, les résultats du second tour des régionales.
«La droite progresse, la gauche résiste, le FN plafonne», constate le Figaro. La droite emporte 7 régions, la gauche 5, le FN aucune. «La forte mobilisation met le FN en échec», titrent les Echos. «Droite et gauche bloquent le Front national», répète l’Opinion, qui évoque «le sursaut de mobilisation des électeurs»: 7,5 % de plus par rapport au premier tour, le plus fort bond de participation entre les deux tours depuis 2002. Un «sursaut citoyen», d’après l’Humanité. La gauche et la droite se réveillent «soulagés, mais…»: Libération rappelle que la menace du Front national n’est pas définitivement écartée, car le FN est «un perdant qui pèse lourd», rappelle le Parisien. Bien que battu dans toutes les régions, il a encore progressé par rapport au premier tour, atteignant un niveau historique. «La défaite pour tous», titre la Croix: «aucun parti ne peut revendiquer de victoire décisive. Ni les Républicains, ni le Parti socialiste. Ni le Front national».
Etrange victoire, ou drôle de défaite - certes «la culture républicaine résiste», «mais si succès il y a, il est purement défensif », écrit Libération. «C’est la peur de l’extrême-droite qui a mobilisé la gauche, non l’adhésion». «Le PS ne pourra définitivement sauver sa peau en agitant l’épouvantail FN. Il arrivera un moment où les électeurs auront épuisé leurs réserves d’indulgence». «Les électeurs ont voté contre», constatent les Echos. «Deux France du «non» se font face, antagonistes, qu’aucun projet mobilisateur ne semble susceptible de réconcilier». «Le soulagement est grand parmi les électeurs modérés» -  cependant il ne faudrait pas que ce soit un lâche soulagement», écrit la Croix. «Un risque immédiat a été évité. Mais si l’on ne pose pas de sérieuses questions pour l’avenir, ce n’est que partie remise». «Il se trouve dans notre pays encore assez d’hommes et de femmes capables de se lever pour dire non à l’extrême-droite, c’est une bonne raison de se réjouir. Ce serait une très mauvaise raison de faire comme si rien ne s’était passé», prévient l’Obs. Pour l’Humanité, «des certitudes doivent être bousculées, des routines abandonnées, des expériences tentées. Mais il ne sera pas possible de rester l’arme au pied».
Le FN a encore raté la marche, mais sa patronne garde toutes ses chances d’arriver en tête du premier tour de la présidentielle, relève le Parisien. Si son parti ne gagne aucune région, il n’a pas tout perdu, rappelle l’Opinion. Pendant près de 6 ans, le FN va avoir des élus dans toutes les régions, sans doute plus de 300. Des élus qui vont tisser leur toile et labourer le terrain pour 2017. La droite, elle, «n’a pas de quoi pavoiser», d’après l’Obs, qui annonce que le combat au sein des Républicains va se focaliser sur la primaire, et, en réalité, sur «les personnalités et les tempéraments», plutôt que les projets. Quant à la gauche, elle a peut-être «évité le pire, mais pas la remise en cause», d’après l’Opinion. Le PS va-t-il devoir se recentrer ou ménager davantage ses alliés de la gauche de la gauche? Pas sûr que la stratégie «centroïde» de Hollande, évoquée par Slate, leur plaise beaucoup. Car elle peut aussi conforter aussi d’électeurs dans l’idée que le FN est le seul véritable opposant au «système».
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