L'armée brésilienne annonce avoir découvert de "petits débris" d'un avion dans l'Atlantique. Le ministre brésilien de la Défense estime qu'ils proviennent sans aucun doute de l'Airbus d'Air France, qui a disparu lundi matin.
AFP - L'armée brésilienne a repéré mardi en plein Atlantique des débris d'avion qui pourraient être ceux de l'Airbus A330 d'Air France Rio-Paris, dont la mystérieuse disparition semblait n'avoir laissé aucun survivant parmi les 228 personnes à bord.
Quelque 35 heures après, des "vestiges et petits débris d'un avion" ont été repérés dans l'océan, dont un siège, "des petites taches blanches, une bouée orange, un récipient" et des traces de combustible, a déclaré un porte-parole de l'armée à Brasilia, sans pouvoir confirmer qu'il s'agisse de l'Airbus disparu.
Cela constitue "une piste très sérieuse", a estimé l'état-major des armées à Paris.
Ces débris ont été repérés à 650 km au nord-est de l'île Fernando de Norohna, la marine brésilienne demandant aussitôt à trois navires marchands qui croisaient non loin de se dérouter pour "pouvoir prêter secours".
Les bateaux, deux sous pavillon hollandais et un sous pavillon français, pourraient "arriver sur la zone dans les prochaines heures", estimait le lieutenant Henrique Afonso Lima, du commandement du 3e district naval. Ce serait donc avant la tombée de la nuit.
Avec une météo meilleure que la veille, les recherches restaient concentrées sur le secteur où l'appareil a disparu, à 1.100 km de la ville de Natal, sur la côte nord-est du Brésil, et à 100 km de l'espace aérien du Sénégal, une zone de turbulences où se rencontrent des masses d'air des deux hémisphères, appelée "pot au noir".
L'un des deux appareils militaires français mobilisés s'est concentré sur une zone où un pilote brésilien avait signalé dans la nuit avoir aperçu des lueurs orangées sur l'eau.
Les Etats-Unis ont envoyé un avion militaire d'observation et une équipe de sauvetage, tandis que Barak Obama promettait "toute l'assistance nécessaire".
La catastrophe restait inexpliquée même si, pour le directeur de la communication d'Air France, François Brousse, "le plus vraisemblable" était que l'appareil ait été "foudroyé".
Le ministre en charge des Transports, Jean-Louis Borloo, n'a rien exclu, y compris "la piste terroriste", même si "aucun élément" n'allait dans ce sens.
"Aucune hypothèse n'est pour l'heure privilégiée", confirmait le Premier ministre François Fillon à l'Assemblée nationale, où une minute de silence a été observée, comme au Sénat.
"Notre seule certitude, c'est qu'il n'y a pas eu d'appel de détresse envoyé par l'avion, mais des alertes automatiques régulières pendant trois minutes indiquant la mise hors service de tous les systèmes", a-t-il précisé.
L'enquête risque d'être "très longue et très complexe", a reconnu un porte-parole d'Air France, d'autant que la recherche des boîtes noires va être handicapée par la profondeur des fonds (plus de 4.000 mètres).
Au total, 32 nationalités étaient représentées à bord, avec 72 Français, 59 Brésiliens et 26 Allemands, mais aussi 9 Chinois et 9 Italiens notamment, selon un décompte officiel.
Parmi les Français figuraient dix collaborateurs de CGED, une entreprise de distribution de matériel électrique, qui rentraient avec neuf proches d'un voyage gagné pour leurs bons résultats. Ils étaient tous du grand Sud-Ouest.
A Roissy, où l'Airbus aurait dû atterrir, les proches des passagers, beaucoup vêtus de noir, continuaient d'arriver avant d'être pris en charge par des équipe de soutien psychologique dans un hôtel de l'aéroport.
Les familles "ont toutes encore un espoir de retrouver des survivants", déclarait à la presse Guillaume Denoix de Saint-Marc, porte-parole d'une association de victimes, après les avoir rencontrées.
Le président Nicolas Sarkozy leur a promis qu'un "déplacement sur zone" serait possible.
Il assistera mercredi à un hommage religieux oecuménique à Notre-Dame de Paris, pour les victimes de cette catastrophe, la plus importante de l'aviation civile depuis l'accident d'un Airbus A-300 d'American Airlines, qui s'était écrasé après son décollage à New York en 2001, faisant 265 morts.