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COP21 : un accord " historique"… reste à "finir le travail"

C’est un projet d’accord historique que la présidence française a présenté samedi aux délégations de la COP21. "Ambitieux" et "juridiquement contraignant", selon Fabius, le texte doit encore être soumis au vote des 195 délégations.

Historique ? Laurent Fabius, président de la COP21, a dévoilé le texte définitif de l’accord sur le climat samedi 12 décembre, à midi. Le président François Hollande a également fait le déplacement pour assister à cet événement, qu'il a qualifié de "sans précédent" dans l'histoire de la lutte contre le réchauffement climatique.

“Nous sommes parvenus à un projet d’accord ambitieux et équilibré qui reflète les intérêts de toutes les parties”, a assuré Laurent Fabius. Pour le chef de la diplomatie française c’est une importante victoire, car c’est la première fois qu’autant de pays – 195, plus l’Union européenne – approuvent un accord contraignant pour lutter contre le réchauffement de la planète. Le texte réussit aussi à satisfaire des exigences des pays les plus pauvres (sur la reconnaissance de viser une hausse maximal des températures de 1,5 °C d’ici à 2100 notamment), tout en préservant certains intérêts des pays les plus riches. Les États-Unis ont ainsi obtenu que la responsabilité des pays développés dans les dégâts causés par les changements climatiques ne puissent pas être engagés trop facilement.

Dans la douleur

C’est aussi un texte négocié parfois dans la douleur. Trois nuits blanches et des coups de gueule retentissants, notamment dans la nuit de jeudi à vendredi, ont révéillé les souvenirs des COP qui ont échoué comme à Copenhague, en 2009 (COP15). Les pays pétroliers, les États-Unis, ou encore la Chine et l’Inde, ont donné des sueurs froides à la présidence française de la conférence en jouant les durs-à-négocier. "Tout s’était bien passé jusqu’au deux derniers jours de négociations qui ont été parmi les plus chaotiques que j’ai connus", a affirmé à France 24 un officiel de l’Onu qui a déjà dix COP à son actif.

Reste qu’aux yeux de la société civile, certains points demeurent encore insatisfaisants, même si l’accord final leur paraît plus ambitieux que les nombreux documents intermédiaires soumis depuis une semaine. L’absence d’une référence aux énergies renouvelables est une importante déception pour les ONG. Le processus de révision des objectifs de réduction des émissions débute aussi trop tard pour le Climate Action Network., un collectif de 150 associations de défense de l'environnement.

Le texte qui a été remis aux négociateurs est à prendre ou à laisser, a précisé la présidence française de la COP21. En d’autres termes : le temps des négociations est terminés et les délégations n’ont d’autres choix que d’accepter ou de se retirer d’un futur accord de Paris qui sera, a rappelé François Hollande," le premier accord universel pour le climat"  dans l'histoire.