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Burkina Faso : Le général Diendéré inculpé dans le dossier Sankara

L'ex-général putschiste Gilbert Diendéré a été inculpé de complicité dans l'assassinat en 1987 du président Thomas Sankara, ont annoncé dimanche des sources proches des services de sécurité burkinabès.

Le général Gilbert Diendéré, auteur d'une tentative de coup d'État en septembre au Burkina Faso, a été inculpé de complicité dans l'assassinat en 1987 du président Thomas Sankara, a-t-on appris dimanche 6 décembre de sources proches des services de sécurité burkinabés.

En mai, le corps de Thomas Sankara, surnommé "le Che Guevara african", avait été exhumé dans un cimetière de la banlieue de Ouagadougou pour tenter d'établir les circonstances exactes de son assassinat le 15 octobre 1987, lors du coup d'État qui avait porté au pouvoir son ancien allié, Blaise Compaoré.

>> À lire sur France 24 : "Burkina Faso : après le putsch, la veuve de l'ex-président Sankara inquiète pour l'enquête"

"Le général Gilbert Diendéré a été officiellement inculpé le mois dernier dans le dossier Thomas Sankara pour complicité d'assassinat", confiait à Reuters une source proche des services de sécurité.

L'avocat du général, Me Mathieu Somé, a confirmé l'information à Reuters et ajouté qu'il était en train de préparer sa défense. Les chefs d'inculpation n'ont pas encore été annoncés officiellement.

Dix autres personnes avaient déjà été inculpées dans ce dossier, pour la plupart des anciens soldats de la garde présidentielle de Blaise Compaoré, qui a été chassé du pouvoir en octobre 2014.

Crime contre l’humanité

Le général Diendéré est l'ancien chef des services de renseignement de Compaoré, dont il était le bras droit.

Mi-octobre, il a été inculpé de crime contre l'humanité et onze chefs d'accusation ont été retenus contre lui. Vingt-deux autres suspects, dont l'ancien ministre des Affaires étrangères Djibrill Bassolé, sont également poursuivis, notamment pour atteinte à la sûreté de l'État, meurtre, dissimulation de cadavres ou fraude.

Gilbert Diendéré a conduit à la mi-septembre une tentative de putsch des soldats d'élite du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Onze personnes ont été tuées et 271 autres blessées par les putschistes, mais le coup d'État, rejeté par l'opinion, a finalement tourné court après l'intervention du reste de l'armée.

Fin novembre, Roch Marc Christian Kaboré, ancien Premier ministre de Compaoré, a remporté dès le premier tour l'élection présidentielle avec 53,5 % des voix. Il avait rompu avec Compaoré au début de l'année 2014 pour former un nouveau parti d'opposition.

Avec Reuters