
Imran Ahmed, du Center for Countering Digital Hate, prend la parole lors du sommet Make Good Famous de la fondation Elevate Prize, mardi 13 mai 2025, à Miami Beach, en Floride. © AP - Marta Lavandier
Le Britannique Imran Ahmed – l'une des cinq personnalités européennes engagées pour une stricte régulation de la tech interdites de séjour aux États-Unis – a déposé plainte contre l'administration de Donald Trump, craignant d'être expulsé du pays où il vit depuis quatre ans.
Il fait désormais face à la "perspective imminente d'une arrestation anticonstitutionnelle, d'une détention punitive et d'une expulsion", stipule la plainte déposée mercredi 24 décembre devant un tribunal de New York et consultée par l'AFP.
"Le gouvernement fédéral a clairement indiqué que M. Ahmed faisait l'objet de 'SANCTIONS'" pour le travail de l'ONG qu'il a fondée et dirige, le Center for Countering Digital Hate (CCDH), ajoute le texte.
Ce centre étudie les politiques de modération des grands médias sociaux et a dénoncé à de nombreuses reprises les pratiques de X (ex-Twitter), le réseau d'Elon Musk, ancien allié du président américain.
Les États-Unis ont sanctionné mardi Imran Ahmed, trois autres représentantes d'ONG luttant contre la désinformation et les messages haineux en ligne (Clare Melford, à la tête de GDI, un index de la désinformation au Royaume-Uni, Anna-Lena von Hodenberg et Josephine Ballon, de l'ONG allemande HateAid), ainsi qu'un ancien commissaire européen chargé du Numérique, le Français Thierry Breton.
Marco Rubio évoque une "censure extraterritoriale"
Les agissements de ces personnes s'apparentent à de la "censure extraterritoriale" au détriment des intérêts américains, a justifié sur X le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio.

Plus précisément, le gouvernement américain reproche à l'ONG de Imran Ahmed d'avoir "appelé les plateformes à déréférencer douze 'anti-vax' américains", dont l'actuel ministre de la Santé américain, Robert F. Kennedy Jr, a détaillé sur X la sous-secrétaire d'État pour la diplomatie publique, Sarah Rogers.
L'an dernier, un tribunal californien a par ailleurs rejeté une plainte de X accusant le CCDH de mener une campagne de diffamation.
Marco Rubio et Sarah Rogers, les ministres de la Justice et de la Sécurité intérieure, Pam Bondi et Kristi Noem, ou encore le directeur de la police fédérale de l'immigration (ICE), Todd Lyons, sont visés par la plainte de Imran Ahmed.
Ce Britannique d'origine afghane, âgé de 47 ans, vit "légalement" aux États-Unis depuis 2021 et dispose d'une "carte verte" de résident permanent, précise sa plainte. Son épouse et leur fille sont Américaines.
Donald Trump mène une offensive d'envergure visant les règles de l'Union européenne sur la tech qui imposent aux plateformes des obligations, en particulier de signalement de contenus problématiques, que les États-Unis jugent comme de la censure. Sollicité par l'AFP, le département d'État n'avait pas réagi dans l'immédiat.
Avec AFP
