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Sarkozy accusé d'instrumentaliser la venue d'Obama

Les présidents Barack Obama et Nicolas Sarkozy célébrèrent ensemble, samedi, le 65e anniversaire du Débarquement du 6 juin 1944. La cérémonie se déroulera la veille des européennes, un hasard du calendrier qui déplaît à l'opposition.

Les relations franco-américaines seront à l'honneur, samedi, avec la visite de Barack Obama en Normandie pour commémorer le 65e anniversaire du Débarquement allié du 6 juin 1944.

Le président américain, en France pour la seconde fois depuis son élection, doit arriver vendredi dans la soirée. Nicolas Sarkozy a déjà annoncé depuis plusieurs semaines qu’il réservait à son homologue "un accueil extraordinaire" mais le programme des deux chefs d’Etat reste encore flou.

Etape certaine, les deux présidents se recueilleront au cimetière américain de Colleville-sur-mer en début d'après-midi, près d'Omaha Beach, l’une des plages du Débarquement. Près de 7000 invités triés sur le volet seront également présents, parmi lesquels des vétérans américains, "pour qu'ils voient que l'ensemble du peuple français ne les a pas oubliés" avait annoncé le président français lors de son discours à Sainte-Maxime dans le Var, le 8 mai dernier.

Délit de lèse-majesté ?

En France, l’opposition accuse Nicolas Sarkozy d’instrumentaliser l’événement qui, hasard du calendrier, se déroule au moment où les électeurs sont appelés aux urnes pour les élections européennes. Dès lors, toutes critiques sont bonnes pour empêcher le chef d’Etat français de marquer des points sur la scène internationale.

La gauche reproche en particulier au chef de l’Etat d’avoir "omis" d’inviter la reine Elizabeth II aux commémorations. Pour l’opposition, le président français, aveuglé par son désir de renforcer ses relations avec Barack Obama, aurait ainsi commis une grossière erreur diplomatique.

"Le fait qu'on ait refusé d'inviter la reine d'Angleterre [...] est à la fois un acte d'ingratitude et une grossièreté du point de vue international", dénonce François Bayrou, le président du Modem, pour qui, le but de la manœuvre, "est qu'il n'y ait que Nicolas Sarkozy et Barack Obama de reconnaissables sur la photo".

Le débat sur la présence ou non de la reine avait été ouvert avec un article du tabloïd britannique "The Daily Mail" affirmant qu'elle était furieuse de ne pas avoir été invitée.

"La célébration du 6 juin est au départ une cérémonie franco-américaine", a répondu le porte-parole du gouvernement français, Luc Chatel, tout en faisant savoir que la reine était la bienvenue.