
Nos reporters sont retournés à La Havane, un an après la reprise du dialogue entre Cuba et les États-Unis. Alors que les hommes d’affaires cherchent à se positionner sur ce nouveau marché prometteur, la société cubaine se sent pour l’instant peu concernée par cette ouverture.
Depuis le dégel des relations entre Cuba et les États-Unis, amorcé en 2014, la société cubaine s'ouvre timidement. Mais la parole, elle, se libère à La Havane.
Dans la rue, la critique du régime se fait désormais plus forte et certains, comme l'opposant Danilo Maldonado et son voisin que nous avons rencontrés par hasard, osent même défier les autorités devant notre caméra. Ils dénoncent un régime répressif qui restreint leurs libertés individuelles et mate les opposants politiques.
Si certains Cubains sont radicalement opposés au système, d'autres, artistes et entrepreneurs, essaient de composer avec le régime pour moderniser la société cubaine. Hugo Cancio, un investisseur cubano-américain exilé à Miami, en Floride, est l'un d'entre eux. Il multiplie les voyages à La Havane, où il conseille les entreprises américaines de plus en plus nombreuses à vouloir s'installer sur l’île. Mais entre la rigidité des autorités et l'impatience des investisseurs américains, il doit mener un travail d'équilibriste…
Dans l’ensemble, les Havanais sont d'accord sur une chose : ils veulent préserver l'identité de leur ville et ne pas l'offrir à un capitalisme effréné. "Nous ne voulons pas de McDonald's à tous les coins de rue de La Havane", clament-ils.