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Heurts entre policiers et migrants à la frontière entre la Grèce et la Macédoine

Les tensions ne cessent de croître à la frontière entre la Grèce et la Macédoine. Alors qu'un homme est mort électrocuté près d'une voie ferrée, des affrontements ont opposé des policiers macédoniens à des dizaines de migrants.

Pour la deuxième journée consécutive, des affrontements ont opposé jeudi 3 décembre, à la frontière entre la Grèce et la Macédoine, les forces de l’ordre à des migrants. Au poste-frontière d'Idomeni, dans le nord de la Grèce, la police macédonienne a de nouveau fait usage de gaz lacrymogènes pour repousser des centaines de migrants, pour la plupart pakistanais, qui tentaient de franchir de force la frontière.

La tension est encore montée d’un cran après la mort jeudi d'un migrant par électrocution. L'homme, probablement marocain, s'est apparemment suicidé à Idomeni, en saisissant à deux mains des câbles électriques, après des jours d'attente à la frontière gréco-macédonienne.

Portant le corps de l'homme brûlé, un groupe de Marocains s'est avancé vers la frontière en criant "Allah akbar". La police grecque leur a répondu par des gaz lacrymogènes. Un autre Marocain s'était déjà sévèrement brûlé dans des circonstances similaires la semaine dernière.

3 000 personnes bloquées à Idomeni

Des groupes d'hommes ont aussi saisi des tentes collectives et détruit des préfabriqués apportés par des ONG et l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés. "Cela fait cinq jours que nous sommes ici", a réagi auprès de l’AFP un migrant appelé Mohammed, "nous n'avons rien à manger et nous avons froid. Pourquoi est-ce qu'ils ne nous laissent pas passer ? Nous ne sommes pas des terroristes."

Mais désormais, les autorités macédoniennes n'autorisent plus que le passage des ressortissants des pays en guerre (Syrie, Irak, Afghanistan). Quelque 3 000 personnes, en majorité venues du Pakistan, d'Iran et du Maroc, sont ainsi bloquées côté grec, à Idomeni, depuis des semaines. La Macédoine a érigé dans ce secteur une clôture métallique pour empêcher le passage de ces migrants et prévoit de la prolonger pour couvrir au total plus de 40 kilomètres de frontière. Face à cette situation, Amnesty International a demandé à la Macédoine de mettre fin à cette politique "discriminatoire".

Une aide européenne face au flux migratoire

De son côté, la Grèce a accepté jeudi l'aide de l'Union européenne pour surveiller ses frontières et gérer l'afflux de milliers de migrants, écartant ainsi la menace d'une éventuelle suspension de l'espace Schengen.

Athènes a répondu favorablement à trois propositions de l'UE : l'envoi de personnel européen à sa frontière nord, le déploiement de gardes-frontières étrangers sur les îles de la mer Égée et la fourniture de tentes et de matériel destinés aux migrants bloqués sur son territoire.

Avec AFP et Reuters