
Le regain de popularité de François Hollande après les attentats du 13 novembre ne semble pas rejaillir sur les candidats socialistes aux élections régionales, même si le Premier ministre veut toujours croire à un sursaut des électeurs de gauche.
À six jours du premier tour des élections régionales, les candidats socialistes aux élections régionales sont toujours donnés perdants dans la majorité des régions. Seules la Bretagne, le Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées et l’Aquitaine-Limousin/Poitou-Charente semblent à leur portée. Et au niveau national, le dernier sondage Ifop publié par le "Journal du Dimanche" donne les listes PS/Radicaux de gauche à 22 % des intentions de vote, loin derrière les listes LR/UDI/MoDem (28 %) et Front national (28 %).
La popularité du chef de l'État a pourtant fait un bond depuis les attaques terroristes du 13 novembre. Le dernier tableau de bord Ifop/Fiducial pour "Paris Match" et Sud Radio, publié mardi 1er décembre, fait état d’une progression de 22 points de la cote de popularité de François Hollande pour atteindre le seuil symbolique des 50 % d'opinions positives, son meilleur score depuis juillet 2012.
"Il ne faut pas confondre cote de popularité de l’exécutif au niveau national et intentions de vote au niveau régional, note toutefois Thomas Guénolé, politologue et enseignant à Sciences-Po Paris et HEC, contacté par France 24. Les attentats de janvier avaient eu un impact spectaculaire sur les cotes de popularité de François Hollande et Manuel Valls, mais n’avaient pas empêché la contre-performance des socialistes aux départementales deux mois plus tard."
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Le scrutin des régionales arrive cette fois-ci beaucoup plus rapidement après le traumatisme vécu par les Français. Mais à en croire un sondage réalisé par TNS Sofres-OnePoint, le 13-Novembre n’aura finalement que très peu d’impact sur leur choix les 6 et 13 décembre. Seulement 7 % des Français affirment en effet avoir changé d’avis après les attentats.
"Ça concerne essentiellement des électeurs qui étaient déjà tout proches de voter pour le Front national et qui vont franchir le pas, mais en dehors du FN qui progresse, il n’y a pas vraiment d’impact pour les autres partis", confirme Thomas Guénolé.
Le PS veut "réveiller" son électorat avant le premier tour
Par ailleurs, l’essentiel de la hausse de popularité de l’exécutif s’explique par la forte progression du soutien de leurs sympathisants de gauche (+15 points pour Hollande, +11 points pour Valls) plutôt que par celle des autres Français (seulement +4 points pour Hollande et +2 points pour Valls auprès des sympathisants de droite), souligne l’institut Odoxa, qui a lui aussi mesuré une progression de la popularité du chef de l’État et de son Premier ministre.
Comme toujours, la clé du scrutin pour le PS, plus que pour tout autre parti, consistera donc à mobiliser ses électeurs. Manuel Valls l’a d’ailleurs compris et est de nouveau passé à l’offensive, mardi 1er décembre, à moins d’une semaine du premier tour. "Je ne peux pas me résoudre à ces annonces, ces sondages, et le meilleur moyen de faire mentir les sondages, c'est la mobilisation des électeurs", a-t-il affirmé sur Europe 1. "Si chacun fait son devoir, si tous les Français vont voter", le FN "ne montera pas, il reculera."
Même son de cloche dans le camp de Claude Bartolone, tête de liste PS en Île-de-France, qui appelle à "réveiller" ses électeurs. "Nous avons un électorat de gauche qui n'est pas totalement mobilisé", a notamment reconnu Julien Dray, tête de liste dans le Val-de-Marne, lors d'une conférence de presse.
Dans cette optique, les socialistes espèrent que le grand meeting prévu jeudi soir ait l’effet d’un sursaut. Ce grand rassemblement sera l’occasion pour Manuel Valls de participer à son unique meeting de campagne.