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Pour sa quatrième édition 2009, le baromètre Viavoice - pour HEC, Le Figaro Réussir, L’Express Réussir, France Inter et FRANCE 24 - révèle une nette amélioration du moral des cadres français.

Analyse de François Miquet-Marty, Viavoice

Reprise en "V", en "U" ou en "L" : les débats sur la nature et le rythme du retour à la croissance font florès. Pourtant, jusqu’ici, les indices d’une embellie demeurent ténus, et souvent internationaux : baisse des prix à la consommation aux Etats-Unis, limitation du recul de la production industrielle américaine notamment. Pour la France, après la publication d’un taux de croissance à -1,2 % au premier trimestre 2009 (-1,5 % au dernier trimestre 2008), François Fillon prévoit une reprise par paliers.


Cette nouvelle livraison du Baromètre des cadres révèle une nette amélioration de l’indice synthétique du "moral des cadres" : ces données sont importantes parce qu’elles confirment que le rebond enregistré il y a deux mois n’était pas un artifice, mais qu’il correspondait effectivement à un regain prolongé.


Un regain du "moral des cadres"

L’indice synthétique du "moral des cadres" s’établit désormais à -36, soit une progression de cinq points par rapport aux données recueillies le mois dernier, et de neuf points par rapport aux données obtenues il y a deux mois. Ces bons résultats sont imputables à trois facteurs :


La stabilisation de l’ensemble des registres d’analyse du "moral des cadres" : aucune donnée ne décline, ce qui est de bon augure en période de crise économique ; Une progression significative des anticipations concernant le "niveau de vie en France" :


- 13 % des cadres estiment que ce niveau de vie va s’améliorer au cours des mois qui viennent, contre 9 % le mois dernier, et 6 % il y a deux mois ;


- Surtout, les anticipations négatives diminuent fortement : 59 % des cadres estiment que le "niveau de vie" va se détériorer fortement, contre 65 % le mois dernier et 73 % il y a deux mois ; ce score de 59 % apparaît comme la véritable surprise de cette enquête : il renoue avec les données obtenues il y a plus d’un an, au mois de mars 2008 : le pessimisme en matière de niveau de vie a régressé pour retrouver les niveaux "standard" connus avant l’amplification de la crise, en septembre dernier. Cette progression s’explique notamment par la stabilité de l’indice des prix à la consommation : entre avril 2008 et avril 2009, l’indice des prix à la consommation n’a progressé que de 0,1 %, soit l’évolution la plus faible depuis 1957 (données Insee). Ces résultats sont d’autant plus encourageants que la question du pouvoir d’achat est considérée, par les Français dans leur ensemble, comme l’une des principales manifestations de la crise actuelle.


Une progression des anticipations concernant les anticipations financières personnelles : 11 % des cadres estiment que leur situation financière personnelle va s’améliorer, contre 8 % le mois dernier.

L’Europe, fragile facteur d’espoir

A une semaine des élections européennes, les cadres se révèlent partagés concernant l’impact de l’Union européenne : 53 % font confiance à l’Union pour "apporter des réponses efficaces à la crise économique et sociale actuelle", contre 44 % d’un avis inverse.

Cette opinion est corrélée au niveau de revenu des personnes interrogées : 55 % des cadres ayant des revenus mensuels bruts supérieurs à 3 000 € font confiance à l’Union européenne, contre seulement 50 % des cadres ayant des revenus inférieurs à 3 000 €.


Bien qu’une majorité de cadres accordent leur confiance à l’Union européenne, ces résultats apparaissent particulièrement décevants pour l’Europe. Les cadres constituent, traditionnellement, l’un des publics les plus europhiles, et les plus bienveillants à l’égard des capacités de l’Union européenne à orienter positivement la situation économique et sociale du continent. Même si, certes, la crise actuelle est d’une forte acuité, le soutien accordé par les cadres à l’Europe apparaît, ici, particulièrement ténu.


Tout se passe comme si l’Union européenne, après avoir endossé l’image du libéralisme économique lors du référendum de 2005, apparaissait aujourd’hui, à l’épreuve de la crise, comme un pouvoir sans latitudes majeures.
Les cadres qui iront voter dimanche 7 juin ont probablement besoin d’être davantage convaincus des vertus de l’Europe ; pour les autres, qui n’iront pas voter, la part de scepticisme qui les anime pourra, en ce dimanche électoral, les conforter dans leur choix abstentionniste.

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