Un raid aérien mené contre une station de pompage à Alep prive 1,4 million de Syriens d'un accès à l'eau, rapporte, mardi, l'Unicef. L'agence onusienne dénonce régulièrement l'utilisation des coupures d'eau comme une arme de guerre en Syrie.
Quelque 1,4 million de Syriens sont actuellement privés d’eau depuis le bombardement, le 26 novembre, d'une station de pompage d'Alep, a déploré, mardi 1er décembre, Hanaa Singer, représentantre locale de l'Unicef. Avant la remise en service de l’infrastrucutre, 3,5 millions et demi d’habitants au total ont vu leur accès à l’eau coupé.
"En Syrie, les lois de la guerre, dont celles censées protéger les infrastructures civiles, continuent à être violées quotidiennement", écrit Hanna Singer dans un communiqué. "Le raid aérien qui aurait visé jeudi dernier la station de pompage d'Al-Khafseh, dans le nord d'Alep, en est un exemple particulièrement alarmant", ajoute-t-elle sans mentionner les responsables du bombardement.
Des coupures d'eau "longues et parfois désespérantes"
Ce n’est pas la première fois que l’agence onusienne déplore que les coupures d'eau puissent servir d’arme de guerre. En août, l’Unicef avait appelé les différentes parties du conflit à "cesser toutes les attaques contre les installations, les systèmes de traitement, les canalisations et les infrastructures" et à "prendre des mesures urgentes pour éviter de nouvelles souffrances aux civils en Syrie".
L’organisation indiquait alors que durant cet été, particulièrement en Syrie, "près de 5 millions de personnes vivant dans des villes et des communautés à travers le pays ont souffert […] de coupures d'eau longues et parfois désespérantes".
Le bombardement de la station de pompage d'Al-Khafseh est intervenu quelques jours avant que l'armée syrienne eut annoncé avoir pris le contrôle de territoires détenus par le groupoe État islamique (EI) dans la région. Selon la télévision officielle syrienne, l'armée a repris les villages de Kaskis et Akoula, situés à environ 60 km à l'est d'Alep, ainsi que des zones agricoles étendues. Les jihadistes y avaient construit des tunnels et des fortifications.
Parmi les zones reprises aux jihadistes figureraient également plusieurs kilomètres d'une autoroute reliant Alep à Raqqa, fief de l’EI en Syrie. Les forces loyales au président Bachar al-Assad ont également enregistré des avancées face à l'EI au sud-est de Homs. Autant d’informations qui n’ont pas pu être confirmées de manière indépendante dans l'immédiat.
Avec Reuters