On commence cette revue de presse internationale avec les suites de l’incident qui oppose Ankara à Moscou - depuis que la Turquie a abattu un avion militaire russe qui avait, selon elle, violé son espace aérien à sa frontière avec la Syrie.

Même si les deux thèses sur cet incident diffèrent toujours, les deux pays semblent décidés à calmer le jeu. «Moscou et Ankara, tour à tour pyromanes et pompiers», titre L’Orient Le Jour, qui dit son soulagement de voir s’éloigner les pires scénarios qu’aurait pu occasionner le «casus belli» de mardi. «Cela n’empêchera pas pour autant la Russie et la Turquie de continuer à s’opposer par Syrie interposée», prévient le journal, qui juge que l’incident «aura largement contribué à compliquer la mission de François Hollande», créer une coalition unique contre Daech. «Pendant plusieurs heures, beaucoup de capitales ont retenu leur souffle», constate Hurryiet, qui salue les efforts diplomatiques qui ont permis d’éviter que l’incident ne se transforme en crise majeure, ajoutant toutefois qu’il n’y a «aucun doute» sur le fait que la Russie «ne laissera pas cette affaire sans réponse». Le journal turc veut croire que l’étroitesse des liens entre la Turquie et la Russie empêchera toute nouvelle escalade à l’avenir. Signe que la tension a baissé d’un cran depuis hier, The Moscow Times fait état des critiques émises dans le cercle de Poutine - critiques qui portent surtout sur le manque de communication entre la Turquie et la Russie, qui dit ne pas envisager, pour le moment, de rappeler son ambassadeur à Ankara.

La presse internationale relativise elle aussi la portée des premières déclarations des uns et des autres. «Moscou exprime son mécontentement, mais l’aboiement est probablement pire que la morsure», estime The Guardian, qui explique qu’en dépit d’une certaine «agressivité rhétorique», Moscou n’a aucune intention de laisser la situation échapper à tout contrôle. «La Turquie abat un tigre de papier», commente The Wall Street Journal, en reprenant la formule rendue célèbre par Mao, désignant ces ennemis apparemment menaçant mais inoffensifs en réalité. «Visiblement, cingle le journal, qui ne fait pas mystère du peu de sympathie que lui inspire la faiblesse supposée d’Obama envers le patron du Kremlin, ses voisins ne trouvent pas Mr.Poutine aussi impressionnant qu’un certain nombre d’Américains»

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Aux Etats-Unis, des centaines de personnes se sont rassemblées à Chicago, après la diffusion, mardi, d'images choquantes montrant un adolescent noir de la ville abattu de 16 balles par la police. D’après The Chicago Tribune, ces images filmées depuis une caméra fixée sur le tableau de bord d'une voiture de police révèlent dans quelles conditions est mort il y a un an, Laquan McDonald, un jeune noir de 17 ans. Cette vidéo a été diffusée par le chef de la police et le maire de Chicago, quelques heures après que Jason Van Dyke, un policier de 37 ans, a été condamné pour «meurtre avec préméditation» - une condamnation très rare aux Etats-Unis, et en tout cas inédite depuis des décennies à Chicago, d’après The Washington Post, qui rapporte que la diffusion de cette vidéo n’a pas calmé les esprits, bien au contraire. The Guardian rappelle que depuis un an et demi, les brutalités policières ayant coûté la vie à des noirs ont déclenché des émeutes, notamment à Ferguson et à Baltimore, et des dizaines de manifestations à-travers les Etats-Unis.

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